Selon des simulations, un regain de tensions commerciales pourrait faire baisser le PIB mondial de 0,6 % en l’espace de deux ou trois ans. Cette année, la croissance mondiale devrait s’établir à seulement 3,2 % et atteindre 3,4 % en 2020, des chiffres largement inférieurs aux taux de croissance observés ces 30 dernières années. L’investissement des entreprises, qui est un indicateur important, devrait être limité à 1,3/4 % par an pour la période 2019-2020 contre 3,1/2 % par an en 2017-2018. À l’inverse, le secteur des services qui génère la majorité des créations d’emplois continue de bien résister. En France, la croissance devrait s’établir à 1,3 % en 2019-2020 « La situation économique mondiale pèsera sur les exportations, mais les baisses d’impôts et les effets des mesures d’urgence économiques et sociales soutiendront le revenu disponible et la consommation ». Aujourd’hui, l’économie mondiale est largement soutenue par les politiques publiques et notamment par les politiques monétaires de grandes banques centrales dont les bilans ont crû de manière importante ces dernières années. Parallèlement, les dettes publiques ont bien souvent augmenté, portées par des taux d’intérêt historiquement bas. La dette du secteur privé s’accroît également de manière importante : « L’encours mondial des obligations émises par des sociétés non financières a presque doublé, en termes réels, par comparaison avec 2008, ressortant à près de 13 000 milliards USD, et la qualité de la dette se détériore, notamment en raison d’une hausse de l’encours de prêts à effet de levier. Un nouvel épisode d’instabilité financière pourrait éclater ». Les diverses incertitudes, ainsi que la reprise limitée de l’économie mondiale n’offrent pas un cadre suffisant pour augmenter les salaires et pour améliorer le niveau de vie des populations : « Depuis 2010, le PIB réel par habitant, qui est un indicateur imparfait du niveau de vie n’a augmenté que de 1,3 % par an au niveau de la médiane de l’OCDE ». Pour l’organisation internationale, outre l’aplanissement des tensions commerciales, « Les priorités devraient être l’investissement dans les infrastructures, en particulier numériques, les transports et les énergies vertes, l’amélioration des compétences et, plus généralement, la mise en œuvre de politiques en faveur de l’égalité des chances ».

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