Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France
Mesdames, Messieurs,
C’est un plaisir et un honneur pour moi de prononcer ce discours d’ouverture du deuxième sommet de l’innovation de la BRI, qui illustre l’engagement des banques centrales dans le domaine des nouvelles technologies, en particulier à travers le pôle d’innovation de la BRI. Depuis leur création voici près de quinze ans, les technologies du registre distribué (distributed-ledger technologies - DLT) ont évolué et ouvert de nouvelles possibilités, créant des circuits alternatifs et supprimant les intermédiaires, soutenant de nouvelles solutions et cas d’usage. Ces bouleversements sont-ils aussi puissants que ceux opérés par l’invention d’internet il y a trente ans ? Il est probablement trop tôt pour le dire, mais les DLT se développent rapidement et sont susceptibles d’apporter des changements profonds.
L’invention du bitcoin, le premier crypto-actif, résulte de la volonté de créer une nouvelle « monnaie » – j’insiste ici sur les guillemets – ne relevant ni des États ni des banques centrales. Cette invention remonte à 2008, et, depuis, nous avons observé que l’utilisation du bitcoin comme moyen de paiement reste très marginale, car celui-ci ne présente aucune des caractéristiques fondamentales d’une monnaie. Il ne constitue pas non plus une réserve de valeur, mais plutôt un actif spéculatif, qui s’apparente un peu aux bulbes de tulipes aux Pays-Bas au XVIIe siècle.