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La voix des Banques centrales

17 09 21
Conférence internationale sur les statistiques pour la finance durable
Conférence internationale sur les statistiques pour la finance durable

Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France

Mesdames, Messieurs,

C’est un plaisir de vous accueillir aujourd’hui, avec Sabine Mauderer, au centre de conférences de la Banque de France pour la première Conférence internationale sur les statistiques pour la finance durable, organisée conjointement avec la Deutsche Bundesbank et le Comité Irving Fisher, sous l’égide de la Banque des règlements internationaux. Le sujet est plus que jamais d’actualité, après les phénomènes météorologiques dramatiques de cet été, qu’il s’agisse des inondations en Europe du Nord et en Chine ou bien des dômes de chaleur et des incendies de forêt en Europe du Sud et en Amérique du Nord. En tant que statisticiens et économistes, vous savez pertinemment que ces drames humains et écologiques se traduisent par des pertes économiques.

Cette conférence se tient également quelques semaines après la publication de la première partie du sixième rapport du GIECi, qui appelle à une accélération de l’action en faveur du climat. L’élaboration de données robustes relatives au climat est un élément clé si nous voulons relever ce défi. Comme le disait le physicien du XIXe siècle Lord Kelvin : « Lorsque vous pouvez mesurer ce dont vous parlez et l’exprimer avec des nombres, alors vous savez quelque chose de votre sujet ». Les données sont un prérequis pour que les autorités publiques puissent concevoir des politiques qui prennent en compte de manière équitable les coûts et les bénéfices environnementaux des activités économiques. En résumé, pour accélérer la transition verte, il faut accélérer la mise à disposition de données « vertes ».

Toutefois, les statisticiens et les fournisseurs de données sont confrontés à un défi majeur : l’opposition entre l’urgence à fournir des données relatives au climat et le processus inévitablement très progressif nécessaire pour y parvenir d’une manière fiable, comparable et exhaustive. Pour remédier à cette opposition, permettez-moi de proposer une approche à deux piliers : i) À court terme, renforcer les mesures pour résoudre les difficultés techniques : les banques centrales sont naturellement à l’avant-garde en raison de leur double casquette, à la fois comme professionnels de la finance durable et comme producteurs de données officielles dans ce domaine.ii) À plus long terme, parvenir à une approche uniforme entre les différents pays : la finance durable est nécessaire partout dans le monde afin de lutter contre le changement climatique à l’échelle mondiale. Il est essentiel d’œuvrer à une convergence des normes au niveau mondial.