L’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) présente les faits marquants de son activité en 2020. La thématique de cette année est consacrée à l’économie du numérique, secteur dynamique et en pleine expansion. Les nouvelles technologies du numérique, et notamment la digitalisation des processus, sont source de croissance et d’opportunités nouvelles pour de nombreux secteurs d’activité en ce sens qu’elles offrent des possibilités de simplification et d’efficience accrues face aux risques de toute nature auxquels nous sommes amenés à faire face.

La crise sanitaire, apparue au premier trimestre 2020, grève toutes les économies ultramarines depuis maintenant plus d’un an, avec un impact sur l’activité économique finalement plus limité qu’attendu en début de crise. En effet, pour l’année 2020, le recul du PIB s’annonce globalement moindre que ce qui avait été anticipé excepté pour la Polynésie française. La première explication de cette résilience des entreprises ultramarines réside, comme pour l’Hexagone, dans l’ampleur des dispositifs de soutien mis en place par les gouvernements, l’État, les
banques. Pour la zone Pacifique, s’est ajoutée l’importante mobilisation de l’IEOM au travers de sa politique monétaire. En effet, face à cette crise d’ampleur mondiale, le dispositif d’intervention de l’IEOM s’est adapté en changeant d’échelle, avec un niveau d’intervention qui a été multiplié par douze entre fin décembre 2019 et fin avril 2021 pour atteindre au total 150 milliards de F CFP de lignes de refinancement en faveur du secteur bancaire. Par ailleurs, l’IEOM s’est fortement mobilisé auprès des acteurs économiques et du grand public, pour les accompagner dans leurs démarches et avec une attention particulière portée à l’accompagnement des très petites entreprises. Ainsi, les entreprises ont largement eu recours aux différents dispositifs qui ont été mis en place : prêts garantis par l’État (PGE), fonds de solidarité, ainsi que des mesures de sauvegarde de l’emploi.

Sur le plan sectoriel, tout l’écosystème touristique a été durement touché avec, pour la Polynésie française, une fréquentation qui a été divisée par trois. Le secteur du BTP a lui aussi été affecté à la fois par le confinement et par la désorganisation des chaînes d’approvisionnement. Il a néanmoins assez bien résisté en Polynésie française mais s’est inscrit en recul en Nouvelle-Calédonie. La filière nickel au travers de ces trois opérateurs enregistre une année difficile, loin de ses objectifs financiers, avec en marge des tensions qui ont perturbé l’activité de la filière et n’ont pas
permis au territoire de tirer pleinement parti de la bonne tenue du cours mondial. En outre, la réduction des vols commerciaux a lourdement impacté les exports de poissons et de vanille en provenance de la Polynésie française
et a également pénalisé la filière de perliculture dans un contexte conjoncturel mondial morose.

Enfin, l’activité bancaire a été particulièrement dynamique en 2020, l’encours total brut des crédits consentis dans les Outre-Mer s’élevant à près de 75 milliards d’euros, soit une progression de 10 % sur l’année. Cette hausse s’explique notamment par l’octroi des PGE pour près de 3,3 milliards d’euros, au bénéfice de 18 260 entreprises ultramarines, dont 2 163 entreprises de la zone Pacifique.

Sur 2021, l’ampleur du rebond sera dépendante de la campagne vaccinale mais également du retour de la confiance des ménages, qui ont constitué une épargne forcée qui représente un réservoir potentiel de consommation. La situation du secteur du tourisme sera sans doute la plus préoccupante puisque les chefs d’entreprise n’anticipent pas de rattrapage de leur chiffre d’affaires, après un effondrement de 45 % de celui-ci en 2020. Cette anticipation traduit l’absence de visibilité réelle pour l’ensemble de l’écosystème touristique (hôtellerie, restauration, services, transports…), situation préjudiciable au redémarrage économique de la Polynésie française notamment.

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