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Dans le sillage d’une année 2020 marquée par une fragilité de l’économie et des crises multiples , l’économie calédonienne ne connaît pas de rebond en 2021, en contraste avec la plupart des pays développés, mais démontre une certaine résilience au regard d’un contexte peu favorable.

En début d’année, le conflit lié au choix du repreneur de Vale NC a engendré des perturbations sociales et productives dans le secteur du nickel. Dans le même temps, les intempéries ont pénalisé certaines activités, alors qu’un nouveau confinement strict de la population a été mis en place. Sur cette même période, la Nouvelle-Calédonie était dans l’attente de l’élection de son président, intervenue finalement en juillet. Après une courte période d’accalmie, qui a permis l’amélioration de certains indicateurs, la crise sanitaire s’est exacerbée avec l’apparition des premiers décès début septembre (près de 280 décès en 2021), et l’abandon de la stratégie « Covid-free » menée depuis plus de 18 mois . La fin de l’année avec le 3ème référendum s’est également accompagnée d’un certain attentisme.

Le climat des affaires mesuré par l’enquête IEOM n’a jamais été aussi volatil mais se situe, en moyenne, à un niveau plus élevé que les années précédentes, en restant tout de même en deçà de sa moyenne de longue période. En 2021, le PIB, selon les premières estimations subit une contraction de l’ordre de 3 % , proche de celle de 2020, mais avec un recul de la demande interne moins significatif. Les mesures de soutien restent importantes et jouent un rôle d’amortisseur, permettant notamment d’éviter des défaillances d’entreprises et des répercussions sur l’emploi.

Les situations sectorielles sont encore une fois très hétérogènes. Les secteurs du transport, du tourisme et les services aux ménages sont particulièrement touchés par les confinements. D’autres subissent plus ou moins directement les intempéries, les tensions de plus en plus prégnantes sur le fret (délai et coût), ainsi que la hausse des cours des matières premières. L’activité du secteur du BTP continue de se contracter. La hausse du cours du nickel constitue un facteur favorable même si le secteur n’en profite pas pleinement.

Les engagements de l’État progressent (sous forme de subventions, de prêts et de garanties), alors que les déséquilibres des finances publiques s’aggravent (effet de ciseau avec des recettes fiscales en retrait et des dépenses plus importantes). Les déficits du RUAMM, du régime des retraites ainsi que les engagements hors bilan sur les SEM de développement deviennent des sujets de préoccupations majeures, rendant inévitable des réformes en profondeur.

L’ÉCONOMIE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE EN 2021