La lettre de l'Institut d'émission
N°332 - Janvier 2020

 

 La voix des Banques centrales

Monnaie digitale de banque centrale et paiements innovants

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé à Paris le 4 décembre 2019

Mesdames, Messieurs,

Si l’on peut reconnaitre une grande qualité aux journées organisées par l’ACPR, c’est le sens du timing : elles interviennent toujours au cœur de débats animés. C’est encore le cas aujourd’hui avec la question de l’assurance-vie face aux taux bas. Je veux en introduction rejoindre et résumer les propos de B. Delas ce matin : les assureurs français sont solides et ont donc la capacité de conduire la double adaptation nécessaire. Tout d’abord, les taux servis sur l’assurance-vie doivent baisser cette année, par rapport aux 1,8 % en moyenne de l’an dernier. Et ensuite, les assureurs doivent, tout en restant très attentifs à la qualité du conseil, activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants. Si en complément – et en complément seulement – il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l’assurance vie, nous sommes prêts à les soutenir.
J’en viens maintenant au sujet de cet après-midi dédié à l’innovation. Vous me permettrez à la fois de restreindre le champ et de l’élargir : limitation aux paiements où les innovations ont été particulièrement foisonnantes ces dernières années. Et élargissement au-delà du seul domaine de l’ACPR et du superviseur : je parlerai aussi comme banquier central, y compris de la monnaie digitale de banque centrale (MDBC). La révolution numérique, portée par de nouveaux acteurs, est riche de progrès dont nous bénéficions chaque jour ; mais cette révolution pose également des questions importantes sur l’intermédiation bancaire, voire sur notre souveraineté monétaire. Je vous propose aujourd’hui de regarder en face ces questionnements (I), et d’y répondre en rappelant les deux arc-boutants de notre stratégie : garantir la confiance et soutenir l’innovation (II).

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Changer d’ère : réchauffement climatique et finance

Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé lors de la conférence « Changer d’ère : réchauffement climatique et finance » à Paris, le 13 décembre 2019.

Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence et bienvenue dans notre bel auditorium. Je suis partagé entre la satisfaction et la préoccupation. Satisfaction car je suis très heureux que nous ayons pu monter le programme si riche et original de cette conférence transdisciplinaire sur le climat : je remercie en particulier Nicolas Hulot de sa présence. Préoccupation car, nous le savons tous, le sujet est grave. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent de l’économiste Christian de Perthuis, « le tic-tac de l’horloge climatique » résonne à nos oreilles et le temps presse. Ursula von der Leyen a présenté cette semaine même le « Green New Deal » de la nouvelle Commission européenne.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement publié fin novembre , est venu nous le rappeler : notre planète s’inscrit hélas aujourd’hui sur une trajectoire de réchauffement de +3°C à +5°C d’ici 2100. Cette menace climatique teste les limites de notre entendement et pourtant se fait de plus en plus tangible.
Une conférence interdisciplinaire sur le changement climatique organisée par une banque centrale ? On pourrait s’en étonner. D’autres acteurs, comme les gouvernements et les banques publiques d’investissement, ont probablement plus de leviers que nous : via la fiscalité carbone, les normes environnementales, ou leur capacité d’investissement dans les technologies vertes. Soyons clairs : la finance verte ne peut pas remplacer une absence des autres politiques publiques. Pour autant, comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, les banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Celui-ci interfère en effet fortement avec leurs deux objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière.

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Conseil de surveillance de l’IEOM du 17 décembre 2019

Le Conseil de surveillance de l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) s’est réuni le 17 décembre 2019 à Paris, sous la présidence de Sylvie GOULARD, sous-gouverneur de la Banque de France, en présence de Marie-Anne POUSSIN-DELMAS, directeur général, ainsi que des représentants de la Polynésie française, Teva ROHFRITSCH, de Wallis-et-Futuna, Soane-Paulo MAILAGI et de la NouvelleCalédonie, Louis MAPOU. Le Conseil a analysé la situation économique, monétaire et financière des trois territoires de la zone franc Pacifique. À la lumière des éléments de conjoncture présentés en séance, le Conseil a décidé de poursuivre, jusqu’à nouvel ordre, sa politique monétaire accommodante, en maintenant notamment les taux directeurs de l’IEOM aux niveaux suivants :
-  taux de réescompte de crédit aux entreprises à 0 % ;
-  taux de la facilité de dépôt à -0,20 % ;
-  taux de la facilité de prêt marginal (et de la facilité d’escompte de chèque) à 0,25 %.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Activité bancaire et monétaire

Grâce à la progression des dépôts à terme (+1,6%), la masse monétaire se maintient en novembre (-0,1%) en dépit d’une légère baisse des dépôts à vue (-0,8%).
Sur la même période, l’encours des crédits poursuit sa progression (+1%), principalement impulsée par les crédits à l’habitat (+0,6%) et les autres crédits (+4,4%).
Enfin, l’année se termine avec un recours au refinancement de près de 3 milliards de F CFP qui, bien qu’inférieur à celui de novembre (-13.7%), reste important.

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 Actualités économiques locales

Moody’s maintient la note de la Polynésie française à A3

Un an après avoir rehaussé la notation financière de la Polynésie française au niveau A3, les analystes de Moody’s ont confirmé leur appréciation. Ils la fondent sur le bon accès à l’emprunt, la stabilité politique et le dynamisme économique. À ce titre, l’agence de notation estime que les perspectives financières sont meilleures qu’attendu précédemment et devraient rester solides.
La mise en œuvre et les résultats des réformes structurelles engagées, notamment sur le financement de la protection sociale, conditionnent maintenant une éventuelle réévaluation de la note globale.

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Réforme budgétaire du régime de la Protection sociale généralisée (PSG)

Alors que les premières mesures de la réforme des régimes de la PSG ont permis de dégager un excédent global de 1,9 milliard de F CFP en 2019, de nouvelles actions ont été annoncées pour maintenir une situation favorable au cours du nouvel exercice budgétaire.

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Financement de distributeurs dans les îles

Le gouvernement a accordé une subvention de 70 millions de F CFP à l’entreprise postale et financière, la SAS Fare Rata, pour soutenir l’implantation de distributeurs automatiques de billets (DAB) dans plusieurs îles isolées. Elle devrait permettre de couvrir 95% des coûts induits pour l’installation de dix appareils au cours des deux prochaines années.
Alors qu’avec une moyenne de 1570 personnes par DAB, la Polynésie française dispose d’une couverture légèrement plus faible que la moyenne française (1144).

 Actualités économiques régionales

Australie : une économie fragilisée par les incendies

Plusieurs états australiens sont touchés par des incendies sans précédent, qui pourraient avoir des répercussions importantes. En effet, si le bilan matériel de l’incendie s’alourdit, la destruction des structures productives devrait également impacter la production de richesse à moyen terme. Ainsi, le PIB pourrait perdre 0,3% entre le quatrième trimestre 2019 et le premier de 2020, en raison d’un recul estimé de 3% des revenus de l’agriculture et du tourisme.

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Philippines : léger ralentissement de la croissance

Dans son rapport d’octobre 2019, la Banque mondiale (BM) prévoit un ralentissement de la croissance globale particulièrement marqué dans la région Asie-Pacifique. Aux Philippines elle pourrait atteindre 5,8% en 2019, contre 6,2% l’année précédente.

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Nouvelle-Zélande : une croissance plus forte que prévu

Au troisième trimestre 2019, la Nouvelle-Zélande a enregistré une croissance de 0,7%, en progression par rapport aux 0,5% de la période précédente, soit un niveau au-dessus des prévisions de la Reserve Bank of New Zealand (0,3%). Cette accélération, soutenue par une baisse inattendue du taux directeur en août dernier, a principalement bénéficié au secteur primaire (+1,1%) et aux services (+0,4%). Cette dynamique devrait se maintenir en 2020, notamment grâce aux investissements publics programmés.