Alors que la Polynésie française s’inscrivait dans une trajectoire économique très favorable, l’irruption de la pandémie de la Covid-19 au début du mois de mars, l’a plongée dans une crise profonde et soudaine dont les effets sont plus importants que ceux de 2008. Après sept années de croissance continue, le produit intérieur brut (PIB) se contracte significativement en 2020 à hauteur de 10 %.

La forte inquiétude des entrepreneurs, perceptible dès le premier trimestre, s’exprime dans la dégradation brutale de l’indicateur du climat des affaires (ICA), qui reste sous sa moyenne de longue période sur toute l’année, puis dans les résultats de l’enquête CEROM, qui a révélé que 85 % des entreprises avaient enregistré une baisse d’activité pendant le confinement. Particulièrement plus vulnérables du fait d’une fréquentation divisée par trois, les acteurs du secteur touristique constatent une diminution majeure de leur activité qui menace leur trésorerie et leurs effectifs.

Face à la gravité de la situation, les autorités publiques nationales et locales ont déployé des dispositifs de soutien inédits destinés à sauvegarder les emplois et à soutenir la trésorerie des entreprises. Dans ce contexte, le système bancaire a été fortement sollicité pour accompagner le financement de l’économie pendant cette période de crise sanitaire avec notamment la mise en place de prêts garantis par l’État en faveur des entreprises. Cet accompagnement a été facilité par l’évolution du dispositif de politique monétaire de l’IEOM, qui s’est traduite par une offre massive de liquidité au système bancaire à des taux historiquement bas.

Fin 2020, les perspectives de décrue de la Covid-19 et l’amplification de la campagne de vaccination des premiers mois de l’année 2021 constituent des signaux favorables pour les acteurs économiques polynésiens. Mais la recrudescence mondiale de la pandémie avec l’apparition de plusieurs variants et son corollaire de restrictions, notamment l’instauration début février 2021 d’un contrôle rigoureux des entrées sur le territoire, a repoussé d’autant les anticipations de reprise des secteurs les plus dépendants des flux internationaux. L’importance de la reprise économique s’annonce donc encore incertaine.

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