Pacifique : Be-bunk, La banque calédonienne qui veut mettre tout le monde sur un pied d’égalité

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Pacifique : Be-bunk, La banque calédonienne qui veut mettre tout le monde sur un pied d’égalité

Be-bunk est la première banque en ligne calédonienne. Fondée il y a six mois par des actionnaires privés, elle compte déjà plus de 16 000 comptes ouverts entre la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis et Futuna, et favorise l’inclusion bancaire. Explications de notre partenaire Actu.nc / NC NEWS.

Originaire de Bourail, Leïla Solomita a eu l’idée de cette start-up alors qu’elle travaillait dans la mine. Elle dresse alors le constat que bon nombre d’employés n’ont pas de compte bancaire. Pour encaisser leur salaire mensuel, ils se rendent dans des magasins qui convertissent leur chèque en monnaie, moyennant 10 % de commission. 

« Totalement illégal… L’IEOM est donc très content que nous remettions de l’ordre dans tout cela, d’autant que cette situation concerne aussi le BTP, l’agriculture, la pêche… », commente Chérifa Linossier, directrice des relations extérieures de l’enseigne et qui fut un temps à la tête de la CPME calédonienne. Alors qu’ouvrir un compte bancaire peut parfois s’avérer un véritable parcours du combattant, Be-bunk se veut une banque pas comme les autres. « Le client ne peut pas souscrire de crédit et le découvert n’est pas autorisé, ce qui fait qu’on n’entretient pas la misère sociale », décrit-elle.

L’établissement se définit aussi comme inclusif. Le passif bancaire n’est pas examiné. « Il suffit à l’abonné d’être majeur, d’avoir une adresse mail et postale, et de présenter une pièce d’identité pour avoir accès à un compte bancaire avec un RIB français et une carte de débit Visa. On ne lui demande pas de présenter ses trois derniers bulletins de salaires ». N’importe quel majeur peut aujourd’hui être « bancarisé ». Il suffit de quelques minutes depuis une application mobile pour créer son néo-compte. Agréée agent de paiement en septembre 2021, la société s’appuie sur Xpollens, du groupe BPCE, pour gérer les flux financiers.

Une visée sociale 

« C’est une banque pour les interdits et déçus bancaires. Mais pas que. Aujourd’hui nous nous adressons à tous ceux qui veulent participer à l’économie sociale et solidaire (ESS) ». Chérifa Linossier voit dans ce nouvel outil un moyen de contribuer à la réduction des inégalités. « En prenant une carte, on participe aux enjeux de société comme la lutte contre les violences faites aux femmes et on finance l’économie locale et le tissu associatif ».

©Facebook / Be-bunk

Bien que digitale, la start-up entretient un ancrage fort avec le tissu local. Elle a ainsi noué des partenariats avec la société d’intérim Manpower ou encore l’hôtel de Paris. « En devenant partenaires de Be-bunk qui leur offre un cadre réglementaire, les entreprises répondent à leurs obligations RSE. C’est un cercle vertueux », insiste Chérifa Linossier. « On contribue à créer du lien, on tisse la natte ».

Réactivité et autonomie 

Même si la néo-banque a pignon sur rue au centre-ville de Nouméa à l’immeuble Manhattan, elle mise sur le digital et l’autonomie de ses clients. « Depuis l’application, ils peuvent bloquer ou débloquer leur carte seuls, faire opposition, faire des virements, voir leurs dépenses en direct, mais aussi effectuer des virements en instantané entre comptes Be-Bunk », détaille Aurélie Abitbol, responsable support clientèle. « De plus, nous avons un support technique réactif, au moindre problème, nous sommes joignables par mail, chat ou téléphone ». 

Dotée du paiement sans contact, toute carte commandée arrive en une semaine dans la boîte aux lettres de l’abonné. Les nouveaux bénéficiaires sont enregistrés en 24 h, il suffit de faire un selfie pour confirmer son identité. L’offre avec la carte Visa Classic est accessible à 1 400 Fcfp par mois et celle avec la carte Visa premier à 2 500 Fcfp. Un tarif deux à trois fois moins cher que celui proposé par les banques traditionnelles auxquelles Be-Bunk risque de faire de l’ombre, même si certaines opérations ne sont pas réalisables avec la néo-banque en ligne comme le dépôt de chèques ou d’espèces.

D’autant que Be-Bunk n’en a pas fini avec ses développements. « En 2023, on va prendre un virage », annonce la conseillère clientèle qui travaille à la mise en place d’un cashback auprès de commerçants. Un système de compte-coffre qui permettra d’ici le mois de juin 2023 aux clients de récupérer un certain pourcentage de leurs dépenses, directement sur leur compte bancaire. La société compte aussi favoriser l’ouverture de comptes professionnels.

Des initiatives qui devraient convaincre les Calédoniens de rejoindre la communauté Be-bunk. Car plus qu’une banque, c’est bien d’une communauté qu’il s’agit.

K.J pour Actu.nc / NC NEWS