Page 142 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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Section 1 Aperçu général
Le système bancaire polynésien repose sur trois banques généralistes, dont deux filiales de groupes bancaires hexagonaux, et trois sociétés de financement. Depuis le second semestre 2022, deux établissements de paiement sont venus renforcer l’offre de prestations bancaires : Marara Paiement, filiale du groupe OPT, en remplacement de Fare Rata, et EGPF Polynésie, connu sous l’enseigne « NiuPay ». En complément, des établissements financiers ne disposant pas de guichet domiciliataire opèrent également sur le territoire, surtout en faveur des collectivités locales et des ménages : AFD, CASDEN, CAFFIL, Agence France locale, BEI, SOGEFOM, Inter Invest, Banque des Territoires, BpiFrance. Enfin, d’autres acteurs non bancaires proposent leur financement : la SOFIDEP (prêts participatifs et produits de capital investissement), l’ADIE (microcrédits) et l’association Initiative PF (prêts d’honneur).
En 2022, le réseau bancaire polynésien ne compte plus que 129 guichets, après la fermeture des derniers guichets périodiques. De même, le parc des automates bancaires se resserre, puisqu’il ne repose plus que sur 175 appareils (- 3 unités), maintenant un taux d’équipement inférieur à la France entière et à la Nouvelle-Calédonie. L’usage de la carte bancaire continue de se répandre, conduisant à une augmentation du parc de terminaux de paiement électronique. Néanmoins, les Polynésiens détiennent en moyenne moins de cartes que leurs homologues calédoniens et hexagonaux, du fait notamment d’une plus faible bancarisation.
L’activité des établissements financiers locaux est demeurée relativement dynamique en 2022. L’encours sain de crédit progresse de 6,5 % sur un an (après +4 % en 2021), porté par le financement des investissements des entreprises et de la consommation des ménages. Celle-ci pénalise quelque peu la collecte des dépôts qui s’avère moins vigoureuse, +3 % après +5,9 % en 2021. En effet, l’épargne des ménages, 66 % des dépôts détenus par les banques locales, croît de 3,7 % sur un an après +8,4 % en 2021.
La progression plus rapide des crédits que des dépôts réduit le solde excédentaire des opérations avec la clientèle (-12 % sur un an), causant un affaiblissement de la capacité de financement des banques locales qui atteint 120 milliards de F CFP (-9,5 %). Leurs excédents de trésorerie sont principalement placés hors du territoire, surtout en faveur de la place bancaire calédonienne, avant d’être confiés à l’IEOM.
Sur le plan des performances, le produit net bancaire des établissements de crédit locaux affiche une croissance accélérée (+10,2 % sur un an après +3 % en 2021), notamment sous l’impulsion des opérations de trésorerie qui bénéficient de la revalorisation des taux directeurs, amorcée sur le second semestre 2022. L’augmentation plus contenue des frais généraux (+4,3 %) conjuguée à un coût du risque négatif (-1,6 milliard de F CFP), se traduit par une amélioration du résultat d’exploitation (+14,6 %). Cependant, des dotations aux FRBG et l’augmentation de la charge de l’impôt sur les sociétés entament le résultat net qui se contracte de 12,6 % pour s’établir à 4,1 milliards de F CFP.
Le portefeuille des banques locales s’est à nouveau allégé de prêts non performants, cédés à un organisme de recouvrement. En conséquence, le montant des créances douteuses recule de 6,8 % en rythme annuel pour ne peser plus que 3 % de l’encours de crédits bruts (-0,4 pt). Il est provisionné à hauteur de 55,5 % (-0,8 pt).
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