Page 60 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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2.2 L’ÉVOLUTION DES FINANCES COMMUNALES
Le statut d’autonomie de la Polynésie française, rénové en juillet 20191, a élargi les compétences des communes vers plusieurs domaines: développement économique, aménagement de l’espace, jeunesse et sports, protection de l’environnement, politique du logement et du cadre de vie, politique de la ville.
Les limites de leurs ressources propres et leurs contraintes géographiques, sur lesquelles se sont greffées deux années de crise, les laissent encore très dépendantes des apports financiers de l’État et du Pays.
En 20212, leurs produits de fonctionnement, qui s’élèvent à 40 milliards de F CFP, proviennent à hauteur de 57 % de la Dotation globale de fonctionnement (DGF) et du Fonds intercommunal de péréquation (FIP). Leurs recettes d’investissement totalisent 8,4 milliards de F CFP, dont 90 % de subventions d’investissement reçues (7,8 milliards de F CFP).
Un budget de fonctionnement en hausse
Les charges de fonctionnement s’établissent à 35,3 milliards de F CFP, en hausse de 4,3 % sur l’année, mais stables par rapport à la moyenne des cinq derniers exercices. Alors que les charges de personnel (+0,4 %), qui représentent 59 % du total, et les charges courantes (+0,5 %) sont quasi stables en 2022, les communes enregistrent des pertes sur créances irrécouvrables de près d’un milliard de F CFP (55 millions de F CFP en 2020), suite aux travaux de nettoyage comptable menés en partenariat avec la Direction des Finances Publiques (DFIP).
Les produits de fonctionnement, pour leur part, croissent de 7,1 % en rythme annuel, notamment grâce aux redevances scolaires (+53,1%) et sur l’électricité (+18,4%), dynamisées par l’allègement des restrictions sanitaires (confinement, couvre-feux). Les recettes fiscales enregistrent +2,9 %, soutenues par le rendement des centimes additionnels (+8,9 %), qui comptent pour près des trois quarts du total. La taxe de séjour progresse de 12,8 %, mais reste très en retrait vis-à-vis de son niveau pré-Covid (122 millions de F CFP en 2021 contre 108 millions en 2020 et 290 millions en 2019).
En conséquence, la capacité d’autofinancement se renforce, passant de 3,5 milliards de F CFP en 2020 à 4,7 milliards de F CFP un an plus tard.
Un budget d’investissement en retrait
Stimulées en période préélectorale3, les dépenses d’investissement s’affaissent de 14,8 % (10,4 milliards de F CFP en 2021 contre 12,3 milliards en 2020), tout en s’avérant plus élevées qu’en 2019 (7,7 milliards de F CFP).
1 Loi organique n° 2019-706 du 5 juillet 2019.
2 Dernières données disponibles.
3 Élections municipales au premier semestre 2020.
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