Page 81 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française

3. La culture de crevettes, poissons et mollusques
En dehors de la perliculture, l’aquaculture demeure marginale en Polynésie française : elle concerne principalement la crevetticulture et la pisciculture.
Organisés au sein de la coopérative des aquaculteurs de Polynésie française (CAPF), les producteurs gèrent les écloseries de production financées par le Pays et installées au pôle aquacole « Vaia » de Vairao (Tahiti). Ce dernier accueille également un Centre Technique Aquacole (CTA), outil de Recherche & Développement qui dépend de la DRM.
Afin de renforcer le poids économique du secteur, un schéma directeur a été élaboré par le Pays en janvier 2019 : il a notamment pour objectif de professionnaliser les filières historiques, diversifier les espèces et mettre en place les projets programmés par le Pays (notamment la zone biomarine de Faratea à Tahiti). En revanche, il n’existe pas de politique sectorielle aquacole, en dépit d’une recommandation de la CTC1.
UN PROJET DE PÔLE AQUACOLE À TAHITI
Lancé en 2017, le projet de zone biomarine de Faratea (Taiarapu Est, Tahiti) est implanté sur une zone de 35 hectares. Il vise à développer la production aquacole en créant un pôle d’activités et de projets (crevettes, holothuries, aquariophilie, etc.) à différents stades (recherche, écloserie, production).
Initialement estimé à 1,8 milliard de F CFP, le projet a été réévalué à 2,9 milliards, avec des obstacles à franchir au préalable, notamment liés aux limites des capacités d’approvisionnement en eau dans la commune. Le démarrage des travaux est prévu mi-2023, pour une durée estimée à un an et demi.
3.1 LA CREVETTICULTURE
En Polynésie française, les recherches sur l’aquaculture des crevettes ont débuté dans les années 1970 au Centre Océanologique du Pacifique (COP) de Vairao. Depuis 2003, la production s’est concentrée sur l’espèce Litopenaeus stylirostris ou crevette bleue, particulièrement adaptée aux conditions locales.
En 2022, les cinq fermes situées à Tahiti, Moorea et Taha’a, ont produit au total 150 tonnes (-7 % sur un an). Le chiffre d’affaires de la filière s’élève à 350 millions de F CFP en 2022 (-5 %). Après une progression annuelle moyenne de 12 % entre 2010 et 2021, la production a été freinée en 2022 par des conditions climatiques défavorables. Mais l’inquiétude du secteur porte essentiellement sur la production 2023, menacée par la mortalité massive des larves en écloserie depuis le début de l’année. Des études ont été lancées par la DRM et des experts ont été dépêchés afin d’identifier les causes de ce phénomène inédit et de proposer des solutions.
1 Rapport d’observations définitives sur la pêche et l’aquaculture en Polynésie française, 2021.
Production et importations de crevettes (en tonnes)
2018 2019 2020 2021 2022 2022/2021 sur 5 ans
Variations Variation
Production locale (élevage) 138 140 151 161 150 -7 % +9 % Importations 249 300 159 199 415 +108 % +67 %
Source :Direction des ressources marines
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