Responsable de rédaction : XX
Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,7% en mars 2020, contre 1,2% en février. Un an auparavant, il était de 1,4%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 1,2% en mars 2020, contre 1,6% en février. Un an auparavant, il était de 1,6%. Ces chiffres sont publiés par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Espagne, en Italie, à Chypre et au Portugal (0,1% chacun). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie, en Pologne (3,9% chacun) et en Tchéquie (3,6%). Par rapport à février, l’inflation annuelle a baissé dans vingt-six États membres et a augmenté dans un seul.
Tribune de Kristalina Georgieva, Directrice Générale du Fonds Monétaire International, le 20 avril 2020.
Je le dis depuis un certain temps : cette crise est sans pareille. Elle est :
Les perspectives sont catastrophiques. Nous nous attendons à ce que l’activité économique mondiale diminue dans des proportions jamais vues depuis la Grande Dépression. Cette année, 170 pays verront leur revenu par habitant baisser, alors que, il y a quelques mois seulement, nous prévoyions une croissance du revenu par habitant dans 160 pays.
En 2019, un an avant que les mesures de confinement liées au Covid-19 commencent à être largement mises en place par les Etats membres, le taux d’emploi de la population âgée de 20 à 64 ans dans l’Union européenne de 27 États membres (UE) s’est établi à 73,1%, en hausse par rapport à 2018 (72,4%). L’objectif de la stratégie Europe 2020 est d’atteindre un taux d’emploi total des 20-64 ans d’au moins 75% dans l’UE d’ici à 2020. Cet objectif a été traduit en objectifs nationaux pour refléter la situation et les possibilités de chaque État membre de contribuer à l’objectif commun.
Tribune de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, pour Le Monde, le 8 avril 2020.
Nous vivons à l’évidence une crise sans précédent et totalement imprévisible. Nous avons maintenant, grâce notamment à l’enquête détaillée de la Banque de France publiée ce matin, une photographie précise des effets du confinement : l’économie française a tourné fin mars aux deux tiers de son rythme normal. Ceci veut dire que chaque quinzaine de confinement nous coûte en perte de production annuelle environ 1,5 %, et en déficit public supplémentaire plus de 1 % de PIB. Rapportée au 1er trimestre, notre estimation de croissance s’établit ainsi à -6 %.
Comment mener cette bataille économique, à côté d’une bataille sanitaire évidemment prioritaire ? L’urgence s’est imposée, partout : construire rapidement et massivement un bouclier pour aider les entreprises de toute taille à traverser ce choc puis redémarrer, ce qui protège aussi leurs salariés. Les leçons de 2008 ont été tirées : des réponses fortes ont cette fois été apportées en moins d’un mois, et elles font le consensus – rare – de tous les économistes. En France, ce sont le chômage partiel – désormais le plus généreux d’Europe –, les reports fiscaux et sociaux, le fonds de solidarité, les prêts de trésorerie de 300 milliards d’euros garantis par l’État.
Parallèlement, l’Europe agit, plus qu’on ne l’a dit. Le débat sur les corona bonds divise, mais l’action monétaire exceptionnelle de la BCE – beaucoup plus puissante – nous réunit : jusqu’à 3000 milliards de liquidités pour les entreprises et PME qui se financent via les banques ; 750 milliards d’euros d’achats supplémentaires de titres pour les grandes entreprises et les États qui se financent via les marchés. Les discussions sur le Mécanisme Européen de Stabilité et autres dispositifs continuent ; mais notre "programme d’achats d’urgence face à la pandémie" (PEPP dans son acronyme anglais) est, lui, opérationnel depuis quinze jours. Relativisons donc ce débat : oui la solidarité financière européenne pourrait faire plus, mais soyons conscients qu’elle fait déjà beaucoup.