Le cours du nickel a atteint des sommets pour culminer le 19 février dernier à 19.650 dollars la tonne au London Metal Exchange (LME), soit son plus haut niveau depuis 2014. Le cours du métal est tiré par la demande notamment chinoise, le pays consommant plus de la moitié de la production de nickel de la planète. Cette forte demande en nickel est venue également des aciéries turques qui ont bénéficié de difficultés de production du secteur sidérurgique aux Etats-Unis. Selon certains analystes les perspectives de l’industrie du nickel seraient favorables à moyen et long terme avec le lancement des vaccins COVID-19 allant de concert avec la mise œuvre des plans de relances des principaux pays développés et le développement de la demande de batteries destinées aux véhicules électriques.
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/le-nickel-au-sommet-eramet-aussi-940126.html
https://ec.europa.eu/jrc/en/publication/study-future-demand-and-supply-security-nickel-electric-vehicle-batteries
Le groupe Eramet affiche de bons résultats notamment grâce à une excellente performance opérationnelle et une forte génération de cash au second semestre. Eramet a indiqué que "près de 250 millions d’euros de gains intrinsèques sur l’année ont été réalisés principalement grâce à la hausse de 22 % des volumes de vente de manganèse (au Gabon) et à la hausse de 55 % de minerai de nickel en Nouvelle-Calédonie. Les investisseurs ont salué les résultats obtenus par la SLN et ont noté la reprise du travail sur la mine de Kouaoua et plus généralement la volonté d’apaisement et de dialogue des responsables indépendantistes du Territoire. Eramet vise l’exportation de 3,5 millions de tonnes de minerai de nickel à faible teneur, sans valeur pour l’usine de Doniambo, "mais qui contribueront au redressement et au sauvetage de la SLN". Ces résultats meilleurs que prévus ne doivent pas masquer que la SLN enregistre sa neuvième année consécutive de pertes nettes, qui s’élèvent à 10,4 milliards de francs en 2020, alors qu’elle n’a pas pu produire autant que prévu en 2020. En effet, la SLN ambitionnait une production de 55 000 tonnes de nickel en 2020, mais seuls 48 000 tonnes sont sortis de ses fours, du fait notamment des blocages qu’elle a subi sur plusieurs de ses sites miniers, en lien avec le conflit de l’usine du Sud. Rappelons enfin que la SLN est en procédure de conciliation depuis le 20 janvier 2021 auprès du tribunal de commerce de Nouméa afin de trouver un accord avec ses principaux créanciers. Ainsi, si les perspectives pour 2021 sont meilleures, grâce à un cours du nickel qui atteint des sommets, une reprise de l’économie chinoise, et la reprise du travail sur la mine de Kouaoua, la situation de la SLN reste fragile.
[INFOGRAPHIE] La SLN a accusé une perte nette de 10,4 milliards de francs en 2020 | LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes, le Journal de Nouvelle Calédonie
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/eramet-bondit-en-bourse-17-les-investisseurs-rassures-par-la-sln-et-la-nouvelle-caledonie-937516.html
La Province Sud a mis en place une cellule d’accompagnement pour les salariés et sous-traitants de l’Usine du Sud mis en chômage partiel, en conséquence de l’arrêt de l’activité sur le site, en lien avec les blocages et exactions qu’elle subit depuis plusieurs mois maintenant. Selon Yannick Falelavaki, secrétaire du comité d’entreprise de Vale NC, « malgré la participation de l’entreprise, les employés pourraient dans la grande majorité, avec le chômage partiel, être amputés de 45 % de leur salaire ». Cette cellule d’accompagnement d’urgence a vocation à répondre, par exemple, aux échéances bancaires pour les questions de traites et de loyers en apportant une souplesse avec les bailleurs sociaux. Pour accéder à ces aides, la Province a prévu un formulaire destiné aux familles qui souhaitent notamment exprimer leurs difficultés de manière individuelle. Par la suite, la DPass centralise les demandes des salariés en difficultés financières pour obtenir des bons alimentaires, payer les factures d’électricité, d’eau et les fournitures scolaires.
https://outremers360.com/economie/nouvelle-caledonie-la-province-sud-met-en-place-une-cellule-daccompagnement-pour-les-salaries-et-sous-traitants-de-lusine-du-sud
Sonia Backès, présidente de la Province Sud a annoncé le 5 février via un communiqué l’avis favorable donné par le Conseil des Mines concernant le changement de contrôle de l’Usine du Sud.
Sonia Backès a également proposé que l’examen du projet de délibération de l’Assemblée de province ait lieu dans le courant du mois de mars afin de permettre le temps du dialogue. Dans cette même volonté de consensus, Sonia Backès a évoqué une potentielle ouverture du capital de l’Usine du Sud à de nouveaux industriels spécialisés dans l’hydrométallurgie afin d’épauler les compétences des chimistes et des métallurgistes calédoniens. Pour rappel, le procédé hydrométallurgique est un procédé d’extraction qui comporte une étape où le métal doit être solubilisé afin de permettre la séparation et donc la valorisation du nickel et du cobalt.
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/jacques-lalie-le-president-de-la-province-des-iles-loyaute-est-l-invite-du-journal-televise-a-19h30-928399.html
Le 2 février, les membres indépendantistes du gouvernement de Thierry Santa ont présenté leur démission en bloc où ils disposaient de cinq sièges sur onze entrainant la chute du 16e gouvernement. Dans un contexte économique et politique déjà compliqué, les principaux partis indépendantistes avançaient plusieurs raisons afin de justifier leur acte, dont la mauvaise gestion de la cession de l’usine Vale, qui fait primer selon eux les intérêts des multinationales, la persistance de difficultés économiques et sociales, la dynamique institutionnelle en panne, et le retard pris dans le vote du budget primitif sur fond d’une crise des finances publiques. Le 17 février, suite à un vote du congrès de la Nouvelle-Calédonie, les indépendantistes ont remporté la majorité au gouvernement collégial avec six membres sur onze. C’est la première fois depuis la signature de l’accord de Nouméa en 1998 que les indépendantistes obtiennent la majorité au gouvernement et ce grâce notamment à l’alliance avec le parti Eveil Océanien dont les trois élus ont voté pour la liste Union Calédonienne FLNKS (UC – FLNKS) qui obtient trois sièges au gouvernement tout comme, la liste Union Nationale pour l’indépendance-FLNKS (UNI-FLNKS). La liste anti-indépendantiste « l’avenir en confiance » a quant à elle remporté quatre sièges tandis que « Calédonie ensemble » en a remporté un seul. Les deux partis anti-indépendantiste sont donc désormais à égalité dans ce nouveau gouvernement, mais peinent à s’entendre sur l’élection d’un président, chacun défendant son propre candidat : Samuel Hnepeune pour l’UC et Louis Mapou pour l’UNI.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/02/17/nouvelle-caledonie-les-independantistes-remportent-la-majorite-au-gouvernement_6070280_823448.html
https://www.leparisien.fr/politique/nouvelle-caledonie-les-independantistes-remportent-la-majorite-au-gouvernement-17-02-2021-2JRWCU5H7ZHZXL56QUVZZCKG3E.php