Le climat des affaires de l’économie calédonienne s’est progressivement amélioré tout au long de l’année 2019 (+11,7 pts) et a effacé le décrochage enregistré au 3e trimestre 2018. Il retrouve en fin d’année 2019 son niveau de 2015. En moyenne sur l’année il affiche un léger mieux par rapport à 2018 (+2,3 pts). Toutefois, l’indice demeure installé dans une zone traduisant une croissance positive mais ralentie, associée à une économie fragilisée (l’ICA se situe à 90,3 pts en moyenne en 2019, soit un niveau inférieur à la moyenne de long terme retraçant une période de croissance économique autour de 3,0 % en moyenne).
Si cette image d’ensemble d’un climat de confiance moins dégradé traduit essentiellement une « normalisation » par rapport à une année 2018 particulièrement anxiogène, elle trouve également quelques fondements, certes timides, dans l’économie réelle. En effet, l’emploi privé affiche un léger mieux en 2019, avec une tendance plus favorable qui interrompt des trimestres successifs de dégradation et qui, si elle se confirmait dans le temps, pourrait être susceptible d’interagir sur la confiance et sur la demande. Par ailleurs, l’investissement des entreprises affiche une certaine résistance en 2019 tiré principalement, mais pas seulement, par le secteur des transports. L’activité bancaire, à travers des banques calédoniennes solides et saines reste également globalement dynamique (dans un contexte de détente des taux d’intérêt), même si les signes de ralentissement du crédit se confirment, notamment dans l’immobilier. Enfin, les stocks de nickel au plus bas depuis 2011, les perspectives bien orientées de la demande (notamment de la Chine) et la hausse des cours du nickel (+6,0 % en moyenne sur l’année, avec un pic au plus haut depuis 5 ans) sont de meilleur augure pour un secteur en pleine restructuration. Toutefois, bien que la valorisation des exportations de minerais atteigne un record (+8,9 %, avec une part exportée de la production grandissante), elle s’inscrit dans le cadre d’une baisse inédite de la production aussi bien de minerais que de métal. Ainsi, compte tenu de la chute des exportations de métal (-19,6 % en volume), la performance globale à l’export du secteur nickel est par conséquent négative en 2019, ce qui creuse le déficit commercial et s’accompagne d’une baisse du taux de couverture.
En parallèle, la fragilité de l’économie et l’effritement de ses fondamentaux depuis quelques années prennent forme à travers une consommation des ménages atone, frileuse et sans ressort (malgré des taux d’intérêt bas et une inflation faible), et une aggravation des tensions financières des entreprises (allongement des délais de paiement, difficultés de trésorerie, recours plus massif aux crédits d’exploitation, hausse des défaillances...). Par ailleurs, l’essoufflement de certains moteurs traditionnels, arrivés à maturité, se fait sentir de plus en plus (immobilier, biens d’équipement, etc…). Le besoin de relais de croissance est donc prégnant, d’autant plus que la situation financière de la sphère publique (recettes fiscales plutôt stagnantes, endettement mature, déséquilibre des comptes sociaux) laisse peu de marge de manœuvre. Elle continue toutefois d’exercer un rôle d’amortisseur important dans cette période de conjoncture plutôt basse.
Au niveau sectoriel, le bilan 2019 est mitigé. Le BTP est au plus bas et n’entrevoit pas d’amélioration, alors que le tourisme repart à la hausse avec un niveau record de visiteurs, et que certains services sont bien orientés.
Les perspectives plus favorables en fin d’année, avec notamment certains effets attendus du plan de soutien à l’économie du nouveau gouvernement, sont bien entendu à reconsidérer au regard des conséquences économiques induites par la pandémie mondiale Coronavirus COVID-19 débutée en janvier 2020.

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