Les deux années de crise 2020 et 2021 ont été atténuées par l’exceptionnel dispositif de soutien qui a été déployé par l’ensemble des acteurs publics et privés durant cette période.
Ce dispositif a conduit à un double transfert du poids de la crise, à la fois dans le temps et sur les acteurs publics. Les entreprises et les collectivités, plus particulièrement celle de Nouvelle-Calédonie, en sortent plus endettées, tout comme l’État dont la dette a financé une grande part des mesures de soutien au titre de la solidarité nationale.
Pour autant, le rebond post pandémique de 2021 observé en France hexagonale (+7 %) ou dans le monde (+6,1 %) n’a pas été ressenti en Nouvelle-Calédonie où le Produit Intérieur Brut est une nouvelle fois en contraction. Ce décalage n’a pas permis aux acteurs de l’économie calédonienne d’engranger les bénéfices de cette reprise laissant les entreprises dans une situation de plus grande fragilité face aux défis de l’absence de croissance, de la réouverture du territoire et des perturbations des flux logistiques.
L’année 2022 s’ouvre sur un nouveau contexte mondial. Il se caractérise par de fortes tensions sur les matières premières, alimentées par la guerre Russie-Ukraine qui bouleverse les stratégies géopolitiques ainsi que les filières d’approvisionnement issues de la mondialisation. La remontée inédite de l’inflation s’affirme au fil des mois comme un autre changement profond. Afin de lutter contre ce risque, certaines banques centrales se sont engagées dans des actions de resserrement de leur politique monétaire en rehaussant les taux d’intérêt, en rupture avec la politique accommodante de la dernière décennie.
Les pressions inflationnistes sont pour le moment moindres en Nouvelle-Calédonie que celles observées en métropole ou en Europe, mais s’agissant d’une inflation importée, la tendance mondiale d’une inflation plus forte et durable s’imposera également dans les prochains mois. La politique monétaire de l’IEOM s’adaptera à ce contexte, avec une grande vigilance sur la prise en compte des spécificités de nos territoires, notamment des besoins de liquidités en Nouvelle-Calédonie.
Face à ces nouveaux défis, la Nouvelle-Calédonie doit s’atteler sans plus tarder à se redonner de la compétitivité et de l’attractivité, notamment pour attirer les compétences, ainsi que de nouveaux leviers de croissance, afin de renforcer la pérennité de son tissu économique.
Avec des marges de manœuvre qui se sont amenuisées ces dernières années et un endettement qui s’est significativement accru, les exigences de rééquilibrage des comptes publics et des comptes sociaux, par des réformes structurelles, par l’optimisation des choix budgétaires et par la fiscalité, apparaissent plus que jamais comme des nécessités afin d’apporter des solutions économiques durables.