Page 102 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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                                         Évolution des octrois de prêts des établissements de crédit locaux (en millions de F CFP)
2017 2018 2019 2020 2021 2022
Variations 2022/2021
 Crédit habitat des ménages
Nombre de prêts
Montant des prêts
Crédit immobilier des entreprises Nombre de prêts
Montants des prêts
1 406 26 644
95 3 475
1 641 33 175
137 5 361
1 663 35 301
169 6 419
1 445 32 171
199 9 763
1 550 35 754
206 8 342
1 490 34 735
208 8 044
‐3,9% ‐2,9%
1,0% ‐3,6%
 Source : IEOM
Pour accompagner le financement des achats immobiliers, plusieurs mesures incitatives ont été mises en place au niveau national et par le Pays.
La défiscalisation nationale prévue par la loi Girardin (Loi pour le développement en outremer, LODEOM), entrée en vigueur en 2003 et prorogée jusqu’en 2029, est réservée aux investissements en logements sociaux et intermédiaires1. La loi PINEL Outre-mer, votée en septembre 2014, est applicable en Polynésie française et permet aux contribuables métropolitains de bénéficier d’une réduction d’impôts pour les logements neufs destinés à la location avec des conditions de plafond de ressources des locataires, ainsi que de performances énergétiques des logements. Ce dispositif a été prolongé jusqu’à fin 2022 ; puis la part du montant défiscalisé sera progressivement réduite en 2023 avant de s’éteindre fin 2024.
L’aide à l’investissement des ménages (AIM) a été créée en 2014 par le Pays. Il s’agit d’une subvention pouvant aller jusqu’à 4 millions de F CFP, proposée aux particuliers et aux sociétés civiles immobilières (SCI) pour l’acquisition ou la construction d’un bien à titre de résidence principale ou pour des travaux d’aménagement et de rénovation. Elle est versée sous condition de revenu et selon la composition du ménage. En 2022, 340 ménages en ont bénéficié pour un montant total versé de 539 millions de F CFP. Elle a été reconduite pour l’année 2023.
2.2 LES POLITIQUES DE LOGEMENT SOCIAL
D’après une étude de 2019 commandée par le Pays, seul un ménage sur cinq est en capacité d’acquérir un logement du parc privé dans l’agglomération de Papeete. De même, un quart des logements compris entre Mahina et Papara, ainsi qu’à Moorea sont considérés comme « indignes ». Le manque de foncier, allié à l’insuffisance de l’offre (hausse des hébergements dédiés au tourisme, logements vacants, logement social inadapté...), concourt à l’augmentation des prix dans l’immobilier et à l’éviction d’une partie de la population.
Pour satisfaire les besoins de la population, l’ambition du Pays est de construire 1 400 logements (tous types confondus) par an d’ici à 2030, comprenant la livraison de 450 logements en accession sociale et 350 logements locatifs sociaux. Ces montants ont été déterminés en 2021, lors du séminaire de clôture de la politique publique de l’habitat (PPH). Une feuille de route a été établie pour la décennie (2021-2030) afin d’améliorer l’habitat et la construction de logements, en adéquation avec les besoins du marché et les revenus des ménages. Le coût du projet a été estimé à 15 milliards de F CFP par an.
1 Les logements intermédiaires concernent ceux avec des loyers réglementés inférieurs aux prix du marché (mais supérieurs au logements sociaux). Ils permettent l’accès à un logement abordable dans des zones tendues aux classes moyennes n’ayant pas accès aux logements sociaux.
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