Page 124 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
P. 124
À l’horizon du second semestre 2023, les îles de Tubuai et Rurutu (Australes) devraient être connectées à Tahiti par le câble Natitua Sud dont le marché d’installation a été attribué au fournisseur Alcatel Submarine Networks et à l'installateur Optic Marine Services. Les travaux doivent être financés par le FEI, le Pays et l’OPT. Évoqué depuis plusieurs années, le projet de câble transpacifique Chine - Chili a été confié à un nouvel acteur en 2022. Deux appels d’offres ont été lancés pour déterminer le meilleur tracé. Auparavant écartée, la Polynésie française semble désormais faire partie des possibilités envisagées. Ceci permettrait de raccorder les Tuamotu de l’Ouest et les Gambier.
Avant les raccordements à la fibre optique des îles restantes, l’accès à internet par connexion satellitaire est la solution privilégiée. De plus, pour certaines îles éloignées la fibre optique n’est pas envisagée et la connexion satellitaire est donc prévue à long terme. La ressource satellitaire, particulièrement onéreuse, entraîne une limitation du débit afin d’assurer un partage équitable entre les utilisateurs. L’accès à la fibre optique des îles éligibles permet de diminuer le nombre d’utilisateurs de la connexion satellitaire et ainsi d’augmenter le débit satellitaire pour les îles les plus isolées.
Une volonté politique affirmée
La Direction générale de l’économie numérique (DGEN) coordonne la mise en œuvre de la politique du numérique et assure la promotion, ainsi que le développement des outils des TIC. Placée sous la tutelle du Ministère de l’Éducation et la modernisation de l’administration jusqu’au changement de gouvernement en mai 2023, elle est depuis rattachée à la présidence de la Polynésie française.
Le Schéma directeur d’aménagement du numérique (SDAN) (2016) et sa déclinaison opérationnelle « Smart Polynesia » (2017) visent avant tout à rendre les nouvelles technologies plus accessibles sur l’ensemble du territoire afin de permettre une diffusion large de leurs outils et d’encourager leur développement à tous les niveaux (ménages, startups, administration...) grâce à un partenariat public/privé, ainsi qu’un site internet proposant une plateforme collaborative.
Au-delà des investissements massifs consacrés au développement du réseau de câbles sous-marins, l’État et le Pays œuvrent ensemble pour financer divers projets visant à ancrer les nouvelles technologies dans l’économie polynésienne. Présentée en 2021, la Polynesian Factory, sous gestion de la CCISM depuis mars 2022, est une zone dédiée au développement économique et social, en lien avec l’innovation des entreprises. Elle comprend l’incubateur de startups, Prism, dont le rôle est de soutenir les projets d’entreprise innovants. Depuis sa création en 2017, il a accompagné 50 projets et facilité la création de 31 entreprises. Il devrait être complété d’un accélérateur en 2023 afin d’accompagner les startups dans leur croissance. En 2025, la Polynesian Factory doit se doter d’un nouveau bâtiment, permettant d’accueillir plus de visiteurs.
Enfin, des subventions sont mises en place afin de soutenir les différents acteurs de la vie économique polynésienne dans le financement de leurs projets numériques. C’est le cas de l’Aide à la connexion internet (ACI) qui propose, depuis 2020, une prise en charge des frais engagés par les entreprises pour le raccordement internet de leurs locaux : elle peut atteindre 70 % du coût total de l’opération et 200 000 F CFP pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus de 20 millions de F CFP et 300 000 F CFP pour les entreprises de moins 20 millions de F CFP de chiffre d’affaires. Cette aide permet aussi de financer l’achat de matériel informatique avec un montant plafonné à 150 000 F CFP. Depuis septembre 2020, un mécanisme similaire est proposé
118