Page 132 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française

2.1 LES PRESTATIONS DE LA PROTECTION SOCIALE GÉNÉRALISÉE
La santé
Les orientations stratégiques de la politique de santé de la Polynésie française, déterminées en 20161 pour la décennie, sont déclinées au travers de Schémas d’organisation sanitaire (SOS) quinquennaux. En 2017, une Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (ARSS) a été créée afin « de proposer les stratégies de politique publique ainsi que leurs financements dans les domaines de la santé, de la famille et des solidarités, de l'action médicosociale et de la protection sociale. Elle a également pour mission de planifier, coordonner, évaluer et contrôler leur mise en œuvre2.»
L’offre de soins se répartit entre les secteurs public et privé. La densité médicale est modeste en Polynésie française, seulement 0,7 médecin pour 1 000 habitants contre 3,4 dans l’Hexagone. Cette faiblesse tient à la dispersion de la population sur un territoire très étendu et à la concentration des professionnels de santé dans les zones les plus peuplées.
Le secteur privé, principalement basé à Tahiti, compte 700 praticiens (médecins, dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens, sages-femmes, pédicures, podologues, orthophonistes), conventionnés pour la plupart, deux cliniques implantées à Papeete et deux centres médicaux.
Le secteur public, pour sa part, apporte une couverture médicale beaucoup plus large. Il comprend le Centre hospitalier de Polynésie française (CHPF), unité pluridisciplinaire située sur l’île de Tahiti, quatre hôpitaux périphériques3, sept centres de consultations spécialisées ainsi que des structures de proximité, installées sur une soixantaine d’îles (centres médicaux, dispensaires, centres dentaires, infirmeries et postes de secours) et placées sous l’autorité de la Direction de la santé.
De plus, le CHPF organise régulièrement des missions de spécialistes (ex : cardiologues, sages-femmes, ophtalmologues...) vers les archipels éloignés et la télémédecine est encouragée. Certains actes sont désormais délégués à des sages-femmes ou à des infirmiers, au-delà de leurs prérogatives habituelles.
En parallèle, des infrastructures déconcentrées sont peu à peu implantées, à l’instar de l’unité d’hémodialyse de l’hôpital de Taravao (Tahiti) et de l’Institut du cancer, structure multidisciplinaire dédiée à la maladie éponyme (prévention, coordination, pôle de recherche). En discussions depuis de nombreuses années, le projet de création d’un unique pôle de santé privé regroupant les activités des deux cliniques de Papeete sur la commune de Punaauia (côte ouest de Tahiti), pourrait se concrétiser à l’horizon 2027.
1 Délibération n° 2016-11 APF du 16 février 2016.
2 Arrêté n° 1822 CM du 12 octobre 2017 portant création d'un service dénommé Agence de régulation de l'action sanitaire et sociale (ARASS).
3 Moorea, Taravao (Tahiti), Uturoa (Raiatea) et Taiohae (Nuku Hiva).
126