Page 133 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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                                        Ces dernières années, des efforts de rationalisation de l’offre de soins ont été accomplis. Depuis janvier 2021, chaque assuré doit s’adresser à un seul médecin traitant, chargé de gérer son « parcours de soin » et de l’orienter, si besoin, vers des spécialistes. Ce dispositif a toutefois été suspendu depuis le 1er janvier 2023, et ce jusqu’à fin 2024, dans l’attente d’une révision de ses modalités. En avril 2022, le Conseil des ministres a autorisé la mise en place d’un partage automatisé des dossiers médicaux des patients entre les différents professionnels de santé. Pour l’heure, il s’agit encore d’un projet, la Chambre territoriale des comptes (CTC) ayant, à l’occasion de son contrôle du budget de la CPS en juin dernier, constaté son retard dans la dématérialisation et ses insuffisances dans la protection des données au regard des exigences du RGPD.
Pour les pathologies qui ne peuvent être traitées sur place, les malades sont dirigés soit vers Tahiti, soit hors du territoire (France, Nouvelle-Zélande). Les évacuations sanitaires, qui avaient progressé de 3 % en moyenne par an de 2010 à 2019, ont toutefois ralenti pendant les années Covid-19 (31 000 en 2021 et 27 000 en 2020 contre 35 000 en 2019).
Les autres prestations sociales
Outre la santé, la PSG comprend nombre d’autres prestations, dont celles liées à la vieillesse. La Polynésie française s’est dotée dès les années soixante d’un système de retraite par répartition pour les salariés, financé par des cotisations salariales et patronales, étendu par la suite aux non-salariés. De plus, un minimum vieillesse pour toutes les personnes de plus de soixante ans a été mis en place. En 1996, un régime de retraite par points pour les revenus dépassant un certain plancher a été ajouté pour les salariés1.
L’équilibre du système est toutefois remis en cause par le vieillissement de la population, qui accroît le nombre d’ayants droit tout en réduisant celui des cotisants. C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics ont décidé d’allonger la durée de cotisation de 35 à 38 ans et de décaler l’âge légal de départ de 60 à 62 ans à l’horizon 20232.
Nées dans les années cinquante, les allocations familiales, prénatales et maternité sont financées par des cotisations patronales et des subventions du Pays. D’autres ont par la suite été ajoutées, comme l’allocation de rentrée scolaire ou le complément familial.
Quant au handicap, il est pris en charge via différentes allocations (allocation spéciale aux enfants handicapés, allocation aux adultes handicapés, allocation complémentaire, allocation compensatrice de perte d’autonomie).
2.2 LE BUDGET DE LA PROTECTION SOCIALE GÉNÉRALISÉE
Après deux exercices marqués par la pandémie de Covid-19, qui a fait bondir les dépenses de santé, la solide reprise économique permet à la CPS de récupérer un bien meilleur niveau de cotisations salariales. Elle bénéficie de surcroît de l’apport de la Contribution pour la solidarité (CPS), mise en place le 1er avril 2022.
1 Depuis janvier 2020, la tranche A couvre les revenus inférieurs à 264 000 F CFP et la tranche B s’étend de 264 000 à 520 000 F CFP.
2 La loi du pays n° 2019-6 du 1er février 2019 a allongé le nombre d’années de cotisation pour une pension à taux plein de 35 à 38 ans dès 2023 et décalé l’âge légal du départ en retraite de 60 à 62 ans.
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