Page 78 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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2021 et mars 2022, et devrait se poursuivre en 2023. Elle a permis de recueillir et d’expédier vers Tahiti un millier de mètres cubes de déchets (cordages, collecteurs, bouées, grillages, etc.), pour un coût de l’ordre d’un million de F CFP par tonne. Ces opérations de nettoyage des déchets entreposés au sol précèdent celles, à venir, de dépollution des lagons.
Des initiatives de valorisation des déchets plastiques perlicoles ont aussi été mises en avant, suite aux études menées par la DRM. On y trouve notamment la production « d’amendement calcique », issu du broyage et de la transformation des rebuts de nacres, pour enrichir les sols en calcium ou servir de complément alimentaire pour les animaux. D’autres projets-pilotes sont en cours d’élaboration pour l’utilisation de ces rebuts perlicoles dans différents domaines comme la construction (béton), les cosmétiques, et la parapharmacie (compléments alimentaires pour lutter contre l’ostéoporose).
En parallèle des actions dédiées à la gestion des déchets, des opérations ont été menées afin d’assurer la durabilité de la production. Face à la raréfaction des nacres sauvages collectées dans le lagon de Mangareva sur les dernières années, une opération de réensemencement d’huîtres perlières a été effectuée fin 2022.
L’année 2022 a également été marquée par la réouverture du centre des métiers de la nacre et de la perliculture (CMNP) de Rangiroa, fermé depuis la Covid-19, doté d’une nouvelle formation de greffeur de nacre, plus courte et ciblée sur les techniques de greffe, afin de répondre aux besoins du secteur.
2. La pêche
PROGRESSION DES RECETTES DE LA PÊCHE EN 2022
La Polynésie française possède un important potentiel de pêche grâce à sa zone exclusive économique de 5,5 millions de km2. Elle y pratique la pêche industrielle (hauturière), tournée pour un quart vers l’export, et la pêche traditionnelle, côtière ou lagonaire.
La production de la pêche polynésienne progresse nettement en 2022 (+10 %, 9 828 tonnes), grâce à davantage de débouchés intérieurs et extérieurs, dans un contexte de reprise économique post Covid-19.
Du côté de l’aquaculture, la production de crevettes, en légère baisse en 2022 (-7 %), est sévèrement menacée par l’apparition en 2023 d’un phénomène de mortalité exceptionnelle des larves.
Envolée de la pêche hauturière en 2022
En 2022, la production de la pêche hauturière atteint 7 528 tonnes, son plus haut niveau depuis 2001. L’effort de pêche est particulièrement élevé (20,4 millions d’hameçons lâchés en 2022, contre 17,2 en moyenne sur les dix dernières années), porté notamment par la présence de trois nouveaux navires en 2022, soit 80 thoniers palangriers au total. Selon les professionnels du secteur, la hausse des volumes moyens par navire permet ainsi de compenser l’alourdissement des charges, notamment sur le carburant et les appâts.
La pêche hauturière est essentiellement réfrigérée (98 % en 2022). La production congelée est marginale dans la mesure où les pêcheurs sont peu enclins à s’embarquer pour des campagnes de plusieurs mois. Le thon est la principale espèce capturée (90 % des prises en
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