Page 93 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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L’eau et la gestion des déchets1
1. L’eau
En matière d’eau douce, l’accès est plus ou moins aisé en Polynésie française. Dans les îles hautes, de nombreuses rivières ou réserves souterraines permettent l’installation de forages ou de captages, tandis que les habitants des atolls collectent les eaux de pluie en citernes et ont parfois recours à la désalinisation de l’eau de mer.
Ces disparités géographiques se retrouvent ainsi dans l’accès à l’eau de la population. Selon le recensement de la population de 2017, près de 10 % des logements ne disposent pas encore d’eau courante en Polynésie française. Cette proportion va de 3 % à Tahiti à 84 % aux Tuamotu- Gambier, archipel où les spécificités du sol et la dispersion de la population sont un obstacle à la construction d’un réseau de distribution direct. Ses habitants recyclent donc l’eau de pluie dans des citernes.
Depuis l’adoption du dernier statut d’autonomie en 2004, les communes sont compétentes en matière de distribution d’eau potable et de collecte et traitement des eaux usées. Si la gestion des travaux est de la compétence des communes, les fonds nécessaires à leur réalisation proviennent principalement de trois sources : le Pays, l’État ainsi que l’Union européenne. Le Pays tente de remédier aux problématiques de gestion et de préservation de l’eau. Il a notamment lancé en mars 2016 le programme de connaissances des ressources en eau souterraine, en partenariat avec le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Dans la continuité du contrat de projets 2015-2020, le contrat de développement et de transformation 2021-2023 est le fruit d’une collaboration entre le Pays et l’État. Il a prévu une enveloppe de 1,8 milliard de F CFP pour soutenir les investissements des communes dans leurs réseaux d’eau potable et d’assainissement des eaux usées. L’Union européenne doit également apporter 3,7 milliards de F CFP à la politique de l’eau de la Polynésie française sur la période 2023-2027.
Les communes doivent présenter un plan prévisionnel d'équipement et de mise à niveau de ces services avant le 31 décembre 2024. Avec les financements offerts par le Programme Régional Océanien des Territoires pour la Gestion durable des Écosystèmes (PROTEGE) de l’Union européenne et le soutien logistique du Centre de santé environnementale (CSE, anciennement Centre d’hygiène et de salubrité publique) et de la Direction de l’environnement, quelques communes ont d’ores et déjà pu établir leur propre Plan de Sécurité Sanitaire des Eaux (PSSE). En 2022, celles de Rimatara, Paea et Tumara’a ont validé le leur, rejoignant ainsi les communes de Bora-Bora, Papeete et Pirae. Les PSSE des communes de Mahina, Hao et Tubuai sont pour leur part proches de la validation.
1 IEOM – Études thématiques : « L'Économie verte en Polynésie française - IEOM ».
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