Page 94 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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                                        1.1 DISTRIBUTION ET POTABILITÉ DE L’EAU
Entre 2007 et 2019, la part de la population ayant accès à l’eau potable est passée de 13 % à 62 %. D’après le dernier rapport du CSE, qui surveille la qualité des eaux, seules 10 des 48 communes de Polynésie française disposent d’un réseau de distribution d’eau potable.
Le stockage et la distribution de l’eau sont des fonctions exercées soit directement par les communes, soit par gestion déléguée à des entreprises du secteur privé telles que la Polynésienne des eaux. Une partie des réseaux de distribution polynésiens est vieillissante, souvent mal entretenue, occasionnant des pertes conséquentes de la ressource. Les causes de non-conformité de l’eau sont diverses avec notamment une mauvaise exploitation des installations de traitement d’eau potable et une vétusté des ouvrages existants. Des mesures ont été prises pour tenter de résoudre le problème. Pour vérifier l’état de l’eau, le Syndicat Intercommunal Te Oropaa (SITO) a mis en place un programme d’autocontrôle sur des réseaux de distribution en partenariat avec des communes de la Société, des Australes et des Marquises.
Le Contrat de Projets 2015-2020 a notamment permis à la commune de Hitia’a O Te Ra de financer la rénovation de son réseau de distribution en eau potable (pour 280,6 millions de F CFP). Dans le cadre des Jeux olympiques 2024, la commune de Taiarapu-Ouest doit recevoir un prêt de l’Agence française de développement (AFD) de 104 millions de F CFP afin de financer des travaux d’accès à l’eau potable.
Le Pays a décidé en 2020 de prendre en charge à hauteur de 50 % le fret maritime des citernes d’eau pour les îles éloignées pour améliorer les conditions de vie de la population. Son coût annuel est estimé à 30 millions de F CFP pour le Pays. Afin de généraliser cet accès, la Polynésie française a mis en place des plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau. Ce programme, coordonné par la Communauté du Pacifique1, permet d’accompagner les collectivités compétentes vers la distribution d’une eau potable répondant aux standards internationaux.
1.2 L’ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES
Les systèmes d’assainissement collectif (réseau d’égouts) sont peu présents en Polynésie française. Seule la commune de Bora-Bora, dispose du tout-à-l’égout depuis les années 1990 (îlots compris) et 90 % des foyers sont reliés à l’une des deux stations d’épuration de l’île. Les taux de raccordement sont plus modestes à Punaauia, sur la côte Ouest de Tahiti (38 %), Papeete (47 %) et sur la zone de Haapiti à Moorea.
Selon le recensement de la population de 2017, 81 % des résidences principales ne sont pas reliées à un réseau collectif. Une partie des logements rejette même directement ses eaux usées au niveau du sol, comme c’est le cas pour 10 % des résidences aux Tuamotu-Gambier.
En l’absence de service collectif, il est normalement exigé de mettre en place un système d’assainissement autonome. Il s’agit soit de mini stations d’épuration qui concernent des groupes d’habitations, soit de systèmes individuels comme les fosses septiques.
Une grande partie des infrastructures en place sont vieillissantes, mal entretenues et peu contrôlées, provoquant une pollution des sols et des eaux de baignade. Le bureau de santé environnementale (BSE) a indiqué qu’en 2022, sur 51 points contrôlés en mer à Tahiti, 43 % étaient impropres à la baignade. Ce phénomène est particulièrement visible sur les zones urbaines. Il en va de même à l’embouchure des rivières où sont déversées les eaux non traitées des foyers, des entreprises industrielles, de l’agriculture et de l’élevage, suite à l’infiltration dans
1 Créée en 1947, la Communauté du Pacifique est une organisation scientifique et technique intergouvernementale du Pacifique ayant pour but la défense des intérêts des peuples océaniens et le développement durable des pays membres.
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