Mark Flanagan, Alfred Kammer, Andrea Pescatori et Martin Stuermer - le 19 juillet 2022
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a encore assombri les perspectives de la croissance mondiale, l’économie européenne étant exposée à de graves revers en raison de ses liens commerciaux, financiers et d’investissement avec les pays en guerre. L’Europe subit à présent une interruption partielle des exportations de gaz naturel de la Russie, son principal fournisseur d’énergie.
La perspective sans précédent d’une coupure totale alimente les inquiétudes concernant une éventuelle pénurie de gaz, une hausse encore plus forte des prix et ce que cela entraînerait sur le plan économique. Bien que les responsables politiques agissent avec célérité, ils ne disposent d’aucun modèle pour gérer et atténuer le choc.
Trois nouveaux documents de travail du FMI examinent ces importantes questions. Ils analysent la manière dont la fragmentation des marchés et l’effet retardé de la transmission des prix pourraient aggraver le retentissement sur l’économie, le rôle que pourrait jouer le marché mondial du gaz naturel liquéfié pour en modérer les répercussions, et les conséquences que ces facteurs pourraient entraîner en Allemagne, la plus grande économie d’Europe.
Nos travaux montrent que dans certains des pays les plus touchés d’Europe centrale et orientale (Hongrie, République slovaque, République tchèque), il est possible que le risque de pénurie atteigne 40 % de la consommation de gaz, la chute concomitante du produit intérieur brut pouvant atteindre jusqu’à 6 %. Il serait toutefois possible d’atténuer ces répercussions en veillant à se procurer d’autres sources d’approvisionnement et d’énergie, en desserrant les goulets d’étranglement des infrastructures, en encourageant les économies d’énergie tout en protégeant les ménages vulnérables et en élargissant les accords de solidarité afin de mutualiser l’offre de gaz entre les pays.
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