Page 115 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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L’adaptation de la réglementation maritime
Afin d’assurer la préservation de l’environnement, la réglementation s’est adaptée afin de réguler les flux de passagers. Dès 2019, la municipalité de Bora Bora a interdit d’escale les navires de plus de 1 200 passagers. Depuis janvier 2022, le nombre de passagers maximal par escale est de 3 500 à Tahiti, Moorea et Raiatea, et de 2 500 dans les autres îles. Désormais, les bateaux de plus de 3 500 passagers ne sont tolérés que pour des escales techniques.
L’objectif est de favoriser les navires de petite capacité, de façon à ne pas submerger les capacités des îles en termes d’infrastructures. Le TCC, pour sa part, cherche à attirer en tête de ligne des paquebots de 700 passagers au maximum et de diversifier les compagnies présentes.
En avril 2023, le lancement du téléservice « Escales » a été annoncé en Conseil des ministres. Confié à la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM), ce projet a pour but la mise en place d’une gestion en ligne des escales pour tous les navires naviguant en Polynésie française.
Dans un premier temps, seuls les bateaux de croisière seront concernés. Au-delà de la plateforme, est prévue l’installation de dispositifs de mouillage dans les îles aux fins de protection des lagons et des récifs coralliens.
4.3 LE SOUTIEN À L’INVESTISSEMENT TOURISTIQUE
Le secteur du tourisme bénéficie en Polynésie française des dispositifs nationaux et locaux de soutien à l’investissement. À ce titre, 3 projets (hôtellerie, croisière) représentant un investissement global de 5,1 milliards de F CFP ont obtenu des crédits d’impôt à hauteur de 2,2 milliards de F CFP en 2022.
Pour ce qui est des infrastructures touristiques, la construction du terminal de croisière internationale, retardée par la crise sanitaire, a débuté en mars 2022 et devrait prendre fin courant 2023. Le futur bâtiment, d’une superficie de 2 700 m2, est prévu pour accueillir des navires d’une capacité maximale de 2 400 passagers, ainsi qu’un espace réservé pour une galerie d’art et d’artisanat local. Une passerelle piétonne permettant de rejoindre le centre-ville doit également être installée.
Enfin, le projet de village tahitien, sur la côte ouest de l’île, imaginé il y a une dizaine d’années, a été redimensionné : il prévoit désormais la construction d’un millier d’unités d’hébergement touristique et une quarantaine de commerces représentant un investissement global de 60 milliards de F CFP1, sans compter une dizaine de milliards financés par le Pays pour la viabilisation de la zone à bâtir. Suite à l’appel à manifestation d’intérêt de septembre 2022, quatre groupes locaux ont été sélectionnés. En termes de retombées économiques, l’exploitation du complexe, qui comprendra six hôtels, pourrait se traduire par la création de près de 1 700 emplois.
1 En 2013, le projet initial prévoyait 3 000 chambres pour un investissement total de 250 milliards de F CFP.
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