Page 137 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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La téléphonie mobile, quant à elle, voit son accessibilité s’étendre peu à peu sur l’ensemble du territoire. Le nombre d’antennes relais a notamment progressé de 18 % aux Tuamotu-Gambier et de 161 % aux Marquises entre 2021 et 2022. La connexion internet haut débit reste cependant toujours limitée, la majorité des antennes installées dans les archipels éloignés n’en étant pas équipée.
Équipements sanitaires et sociaux dimensionnés à la densité de population1
C’est aux îles Sous-le-Vent que les structures sanitaires publiques (hôpital, centre dentaire, dispensaire) et privées (cabinets de médecins généralistes, infirmiers libéraux, pharmaciens, kinésithérapeutes, etc.) sont concentrées. Les autres archipels, proportionnellement moins peuplés, disposent d’un hôpital (Marquises), de centres médicaux, d’infirmeries, de cabinets dentaires et de postes de secours pour les atolls les plus retirés.
Les équipements scolaires, en revanche, sont plus harmonieusement répartis. Chaque île habitée de façon permanente dispose d’une école primaire et chaque archipel possède un ou plusieurs collèges. Il y a deux lycées professionnels (îles Sous-le-Vent et Marquises) et un général (îles Sous-le-Vent). Enfin, le Service militaire adapté (SMA) est présent aux Marquises, aux Australes et à Hao (Tuamotu).
Soutien financier des pouvoirs publics
Le Pays prend en charge les frets vitaux2 et assure la péréquation du prix des hydrocarbures. La Chambre territoriale des comptes, dans un rapport de juillet 2019, en a évalué le coût à 3,5 milliards de F CFP, auxquels s’ajoutent des exonérations de taxes (1,2 milliard) et des subventions d’incitation à la desserte régulière des îles aux armateurs (800 millions) 3. Elle a de plus estimé que les moyens humains affectés au contrôle des frets vitaux n’étaient pas suffisants et a proposé une réforme d’ensemble du système de prise en charge du fret interinsulaire en prévoyant la modernisation des dispositifs de contrôle.
L’État, de son côté, participe au financement du Fonds intercommunal de péréquation (FIP) et intervient aussi directement par le biais du Fonds exceptionnel d’investissement (FEI) et du 3ème instrument financier4.
Enfin, les archipels reçoivent des financements de l’Union européenne, à travers le Fonds européen de développement (FED). Le XIe FED (2014-20), dédié au tourisme, a réservé 3,6 milliards de F CFP à la Polynésie française. Arrivé à échéance en décembre 2020, il est désormais intégré dans le budget de l’UE défini par le cadre financier pluriannuel 2021-2027. On retrouve dans ce dernier un fonds de 60 milliards de F CFP exclusivement dédié aux PTOM. La Polynésie française devrait bénéficier de 3,7 milliards de F CFP dévolus à sa politique de l’eau et serait ainsi la deuxième bénéficiaire, derrière le Groenland.
1 Voir Chapitre III Section 12 Les services non marchands.
2 Il s’agit des produits de première nécessité (selon la liste établie), l’eau embouteillée, les matériaux de construction et les produits destinés à l’élevage depuis Tahiti et des produits agricoles bruts ou transformés (dont le coprah) et les produits artisanaux depuis les îles.
3 Chambre territoriale des comptes de Polynésie française, « Collectivité de la Polynésie française : Politique du transport maritime interinsulaire », 8 juillet 2019.
4 Voir Chapitre II Section 3 Les politiques et finances publiques.
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