Page 68 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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Le coprah est essentiellement récolté aux Tuamotu-Gambier, qui concentrent 69 % de la production en 2022 et 86 % (soit 29 015 hectares) de la surface totale de cocoteraies1. En 2022, la production de coprah diminue de 8 % et plafonne à 8 900 tonnes.
Une filière soutenue par les pouvoirs publics
Source de revenus vitale pour les archipels éloignés, le coprah est considéré comme un facteur de sédentarisation et bénéficie à ce titre du soutien des pouvoirs publics. On estime à 7 500 le nombre de personnes vivant du coprah.
Le Pays prend en charge l’acheminement du coprah vers Tahiti et subventionne l’activité de l’Huilerie de Tahiti2 (596 millions de F CFP en 2022, après 479 millions de F CFP en 2021), qui achète la totalité de la récolte.
Le prix d’achat du coprah, fixé par décision du conseil des ministres, a été revalorisé de 5 F CFP en mars 2022 (145 F CFP/kg), puis en novembre 2022 (150 F CFP/kg) pour le coprah de première qualité, contre 140 F CFP auparavant. Celui de seconde qualité, en revanche, est inchangé (55 F CFP/kilo et 65 F CFP/kilo aux Marquises). Les revenus sont partagés entre le cultivateur (50 F CFP/kilo pour le coprah de première qualité) et le propriétaire de la cocoteraie.
Mais cette politique publique est remise en question au travers de rapports3 sur l’Huilerie de Tahiti et la Caisse de soutien des prix du coprah (CSPC), aujourd’hui dissoute. Ces rapports soulignent notamment son coût annuel significatif (2,2 milliards de F CFP) face à une portée sociale limitée (revenu moyen mensuel par coprahculteur estimé à 14 334 F CFP, bien inférieur au SMIG). Ils signalent également le risque majeur de cette politique pour la situation financière du Pays, car elle est liée à un faisceau de facteurs non maîtrisables (cours mondial coprah, du dollar US, volume de production et de demande mondiale, dépendance des exportations à un client unique).
Ainsi, le Rapport de la mission d'information portant sur le dispositif de soutien des prix du coprah de l’APF préconise une réforme du dispositif existant, structurée autour de quatre axes principaux :
L’amélioration de l’organisation de la filière ;
Une diversification vers des activités à plus forte valeur ajoutée ;
Le soutien des coprahculteurs ;
Le développement de partenariats communaux, nationaux et internationaux.
Les produits issus du coprah : prédominance de l’huile brute, à faible valeur ajoutée
L’Huilerie de Tahiti produit essentiellement de l’huile brute : 5 570 tonnes en 2022, soit 93 % du volume total extrait. Elle est destinée à un client unique4, basé en France. En 2022, les exportations d’huile de coprah progressent de 13 % en volume et de 31 % en valeur sur un an (833 millions de F CFP en 2022), grâce à la forte hausse du cours mondial, qui atteint un pic
1 Recensement général agricole de 2012 (dernières données disponibles).
2 Société anonyme détenue par le Pays.
3 Rapport sur la Caisse de soutien des prix du coprah (Chambre territoriale des Comptes, 2017), Rapport de la mission d'information portant sur le dispositif de soutien des prix du coprah (Assemblée de la Polynésie française, 2020).
4 Le groupe Daudruy Van Cauwenberghe et fils, entreprise de raffinage, basée à Dunkerque.
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