Page 73 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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                                        3. La forêt
Surtout présente dans les îles hautes, la forêt polynésienne est estimée à 200 000 hectares, incluant des plantations en pins des Caraïbes (4 500 hectares) et en feuillus précieux (500 hectares). Elle se compose aux trois quarts d’espèces natives (aito ou arbre de fer, badamier, fara ou pandanus), le quart restant ayant été introduit par l’homme au gré des vagues migratoires pour ses besoins alimentaires (uru ou arbre à pain, bananier), médicaux (tamanu, santal) ou simplement dans un but purement ornemental. Certaines, très invasives, sont de véritables pestes végétales (miconia).
Dans les années 1970, la politique forestière a misé sur la plantation de pins des Caraïbes afin de favoriser l’émergence d’une filière bois locale de substitution aux importations pour la construction. Arrivé à maturité depuis quelques années, le massif est actuellement estimé à 350 000 m3. Un cadre réglementaire instauré en 2018 en définit les conditions d’exploitation ; le prix revenant aux propriétaires fonciers est notamment fixé par le Conseil des ministres depuis 2021. Par ailleurs, des essences nobles (bois de rose, acajou, teck) ont également été plantées afin de renforcer la ressource naturelle, menacée par la surexploitation.
Les besoins annuels en bois d’œuvre du pays sont évalués à 30 000 m3 de bois scié. La production locale (3 500 m3 en 20201, soit 12 % des besoins) est donc complétée des importations, majoritairement de Nouvelle-Zélande et des États-Unis. Son développement est cependant encouragé afin de répondre à l’objectif défini par le Schéma directeur agricole 2021-2030 de couvrir 60 % des besoins du Pays.
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UN SCHÉMA DIRECTEUR 2021-2030 POUR RÉFORMER LE SECTEUR AGRICOLE
Le schéma directeur Agriculture 2021-2030 de la Polynésie française a été adopté par l’Assemblée de la Polynésie française en février 2021 (Délibération n°2021-40) pour développer et réformer le secteur agricole.
Il a pour objectifs principaux le maintien du nombre d’actifs agricoles (en baisse tendancielle actuellement), l’accroissement des terres cultivées et de la productivité pour atteindre +35% de production commercialisée.
Il décline 29 orientations stratégiques, structurées en cinq axes principaux :
- Développer l’activité et l’emploi dans les exploitations agricoles familiales comme outil de cohésion sociale dans les archipels (préservation du foncier, formations) ;
- Insérer les producteurs au sein de filières alimentaires permettant au pays d’accroître ses ressources et sa souveraineté alimentaire pour substituer des produits importés par des produits locaux (produits vivriers, fruits, légumes, production animale, bois) ;
- Développer des filières à haute valeur ajoutée pour accroître les exportations (vanille, miel, cacao, café, coco, plantes aromatiques, médicinales, cosmétiques, ornementales), notamment en développant des labels-qualité (indication géographique, AOP) ;
- Déployer la transition vers l’agro-écologie et l’agriculture biologique en lien avec la gestion durable des ressources naturelles ;
- Transformer la gouvernance du système agricole et alimentaire (réforme du statut d’agriculteur, professionnalisation, renforcement de la représentation des agriculteurs dans les instances de représentation du secteur). Les moyens financiers prévus pour sa mise en place s’élèvent à près de 100 milliards de F CFP sur dix ans, dont 78 % pris en charge par le Pays.
Dernières données disponibles.
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