Page 97 - Rapport annuel économique 2022 - Polynésie française
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Les déchets non valorisables (ordures ménagères, encombrants, déchets industriels) sont acheminés vers les Centres d’enfouissement technique (CET). Le principal, situé à Pa’ihoro (Taiarapu Est, Tahiti) et géré par Fenua Ma, en a recueilli et traité 54 300 tonnes en 2022, composées pour 62 % d’ordures ménagères (bac gris), 21 % d’encombrants ménagers et 17 % de déchets industriels1.
DES DÉCHETS DIFFICILES À GÉRER
Une étude2 de 2016 sur Moorea et Tahiti a recensé 257 sites de décharges (dépôts sauvages, décharge communale récemment fermée, décharge privée, etc.) dont 18 ont fait l’objet d’un diagnostic individuel. Suite à cette étude, deux sites exploités par la commune de Hitia’a o Te Ra ont été fermés avec obligation de remise en état. Le coût de réhabilitation de ces zones peut aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliards de F CFP, comme c’est le cas pour les 5 décharges les plus dangereuses, dont celle de Faa’a. Ce montant dépasse celui du contrat de projets 2015-2020 pour l’eau, l’assainissement et les déchets qui était de 12 milliards de F CFP (qui n’a financé aucune réhabilitation).
Depuis 2008, une déchetterie est ouverte à Moorea (Temae). Celle de Punaauia (île de Tahiti), dont la création a été retardée par la crise de la Covid-19, devrait être opérationnelle à la fin de l’année 2024. Elle doit constituer un site pilote pour la création d’un réseau de déchetteries par Fenua Ma. Composé de deux déchetteries, il doit être complété par quatre autres unités et dix mini-déchetteries. Au coût total de mise en place, évalué à 970 millions de F CFP, il faut ajouter 344 millions annuels de F CFP de frais de fonctionnement. Toutefois, ces investissements devraient être compensés par l’arrêt de la collecte de déchets verts et d’encombrants en porte à porte qui représente 620 millions de F CFP par an.
Les Déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) posent également des difficultés, aggravées depuis la crise sanitaire. Bien que de compétence directe du Pays, ils ne sont pas intégrés au Schéma directeur de prévention et de gestion des déchets. Deux entités, le site de traitement de Nivee pour le Centre Hospitalier de la Polynésie française et une société proposant des prestations pour les autres structures et professionnels de santé, traitent les DASRI à Tahiti et Moorea. Pour les autres îles, leur traitement est plus complexe car ils ne peuvent être rapatriés. Une étude des gisements pour une meilleure captation de ce type de déchet a donc été annoncée en 2021 par le Centre d’hygiène et de santé publique (CHSP).
Un tri sélectif, sauf à Faa’a
Aux îles du Vent, en dehors de Faa’a, la collecte des ordures ménagères (bacs gris) et la collecte sélective (bacs verts) en porte-à-porte sont effectuées en régie par chaque commune, à l’exception de Papeete et Pirae où elle est sous-traitée par la Tahitienne des secteurs publics (TSP). La majorité effectue aussi des ramassages spécifiques des encombrants et certaines également des déchets végétaux.
En 2022, 50 000 tonnes de déchets ménagers (hors végétaux, verre et déchets toxiques) ont été collectées dans ces communes : 70 % proviennent du bac gris, 20 % d’encombrants et 10 % du tri sélectif. En complément, 2 600 tonnes de verre ont été collectées dans 80 points d’apport volontaire. D’après une étude réalisée par la société Ecogeos3 à la demande de Fenua Ma, de nombreux progrès ont été constatés à Tahiti et Moorea entre 2011 et 2021. Les usagers ont ainsi allégé leur poubelle de 5 % et divisé par cinq le volume de déchets verts dans le bac
1 Déchets ménagers : issus des communes adhérentes à Fenua Ma. Déchets industriels : issus d’entreprises clientes de tous les archipels.
2 « Recensement et classification des décharges à réhabiliter des îles de Tahiti et Moorea » par la Direction de l’environnement, en partenariat avec l’Ademe.
3 Ecogeos est une entreprise réalisant des études concernant la gestion durable et intégrée de l’environnement et des territoires.
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