Page 65 - Rapport annuel économique 2022 - Wallis-et-Futuna
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                L’agriculture à Wallis-et-Futuna est globalement caractérisée par la coexistence d’une agriculture familiale vivrière, ciment culturel et économique de la population, et d’une agriculture professionnelle émergente et encore fragile.
D’après l’Enquête Budget des Familles (EBF 2019-2020), la commercialisation des produits issue du secteur primaire est très rare : elle ne concerne que 2 % des ménages. Le montant des ventes est estimé à 70 millions de F CFP, dont 30 millions pour les ventes d’ignames à Wallis, où l’offrande d’ignames achetées est perçue comme relativement prestigieuse. L’orientation davantage agricole de Futuna se confirme sur les productions de fruits où 44 % des ménages déclarent cultiver des fruits.
L’agriculture professionnelle concerne un nombre restreint d’acteurs économiques sur l’archipel, se limitant au maraîchage, à quelques élevages porcins et à l’élevage de poules pondeuses. La grande majorité des exploitations sont de petite taille et essentiellement familiales.
Bien que peu professionnalisée, l’agriculture peut être génératrice de revenus. La production totale est donc vraisemblablement beaucoup plus importante que celle recensée par les statistiques. Par ailleurs, l’agriculture familiale, dite vivrière, a un rôle de réduction des inégalités de revenus sur le Territoire. Elle représente une des activités principales de subsistance pour les habitants du Territoire et permet un accès à un socle alimentaire non-exposé aux aléas financiers. On dénombre en effet plus de 2 000 exploitations, qui emploient plus de 9 400 personnes. Les exploitations agricoles représentent près de 70% des résidences principales des Wallisiens et Futuniens11.
A Wallis, un ménage sur cinq déclare au moins un actif dans le secteur primaire ; c’est le cas de plus d’un ménage sur trois à Futuna. 81 % des ménages à Futuna et 60 % des ménages à Wallis déclarent avoir des parcelles cultivées. Près de 88 % des ménages futuniens déclarent produire, tandis qu’à Wallis, moins d’un ménage entretenant des parcelles sur deux a déclaré avoir récolté des tubercules. Ce chiffre traduit une possible érosion de la pratique d’une petite agriculture familiale.
2. Les faits marquants
Depuis 2019 le secteur primaire bénéficie de plusieurs dispositifs de soutien :
Le contrat de convergence et de transformation (2019-2022) qui finance le soutien aux les filières de production, la formation des acteurs, l’accompagnement d’une politique pour une alimentation saine et la sauvegarde et le renouvellement de la cocoteraie. Il est alimenté principalement par des fonds de l’État (BOP du Ministère de l’Outre-Mer) et une participation du Territoire. Le programme se poursuit en 2023 pour bâtir le contrat de convergence 2024/2027.
La convention-cadre entre le Territoire et le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (2019-2023) qui prévoit notamment des missions d’expertises du MAA et un financement annuel permettant d’accompagner des projets à Wallis et à Futuna qui s’inscrivent dans le PPDDSP. Dans ce cadre, le Territoire bénéficie annuellement d’une enveloppe de 400 000 euros. Il a été convenu en comité de pilotage de réserver prioritairement ces fonds aux promoteurs des secteurs de la pêche, de l’agriculture et de la transformation. Une part de l’enveloppe est également venue en soutien à des projets collectifs (mise en marché des produits)
Le projet régional « PROTEGE » (2019-2022) financé par le 11ème fonds européen de développement qui intervient sur quatre territoires de la région Pacifique (Wallis-et-Futuna,
11 Recensement Général Agricole à Wallis et Futuna, 2014
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