Page 66 - Rapport annuel économique 2022 - Wallis-et-Futuna
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Polynésie Française, Nouvelle-Calédonie et Pitcairn) avec, pour la direction de l’agriculture et de la pêche, un budget important en appui à l’agro-écologie, l’agroforesterie et la gestion des ressources halieutiques. Ce projet prévoit notamment des études, la mobilisation d’expertises, des ateliers d’échanges locaux et régionaux et des expérimentations sur sites pilotes. Comme pour le Contrat de Convergence, le programme vient d’être reconduit pour un an et une réflexion est en cours pour nourrir un nouvel instrument dont on sait qu’il sera dédié à l’alimentation saine.
Tous ces programmes se terminent en 2023, l’enjeux pour le secteur primaire est de faire les bilans et de redéfinir les priorités pour les 5 années à venir.
3. L’élevage
A Wallis-et-Futuna, l’élevage se limite aux porcs et aux poules pondeuses. Selon les premiers résultats de l’Enquête Budget Famille (EBF) 2019-2020, l’élevage de porcs reste très fréquent : 84 % des ménages à Futuna, et près de 3 ménages sur 4 à Wallis. L’EBF permet de comptabiliser 26 806 porcs élevés. Seul 1 % des cochons ont été vendus. Il s’agit majoritairement de petits élevages destinés à la coutume, et non de porcs charcutiers. En 2022 moins de 10 éleveurs professionnels recensées appartiennent à un GDE (Groupement des Eleveurs) et il n’existe pour le moment pas de filière commerciale structurée. Ces élevages sont de très petite taille et ne comptent que quelques truies mères.
Les importations de viande porcine, sous forme de produits découpés et/ou transformés (longes, échines, jambons, terrines, etc.) représentent environ 500 tonnes par an. L’importance de la demande montre la nécessité d’apporter une attention particulière à la valorisation de la production locale pouvant se substituer aux importations.
Les principaux freins au développement d’une filière permettant de limiter les importations sont les suivants :
• Présence quasi endémique de la brucellose porcine dans les élevages. A ce jour, grâce à un travail important des services agricoles et des éleveurs eux même, 4 élevages sont sur le point d’être officiellement reconnus indemnes de brucellose. La brucellose n’interdit pas la consommation de la viande mais elle en empêche la commercialisation.
• Absence d’abattoir. (Un projet en cours mais il tarde à voir le jour).
• Cheptel de mauvaise qualité (partenariat en cours avec l’UPRA PORCINE de Nouvelle Calédonie dans l’objectif d’améliorer la génétique du cheptel local en pratiquant l’insémination artificielle).
• Coût prohibitif des importations des aliments du bétail (des mesures d’exonération de taxes viennent d’être adoptées pour les éleveurs indemnes de brucellose).
La production avicole (production d’œufs) est une filière historiquement performante à Wallis-et-Futuna, avec une production remontant aux années 1990. En 2022, on compte deux élevages professionnels de poules pondeuses en batterie à Wallis et trois élevages traditionnels à Futuna. Le cheptel total est de 5 700 poules pondeuses pour 92 000 douzaines d’œufs par an. La demande en œufs sur l’archipel est couverte à environ 80 % par la production locale et 20 % par les importations. Tous les mois, le Territoire importe 3 000 œufs soit 250 douzaines qui proviennent de Fidji (RGA 2014). Le prix de vente d’une douzaine d’œufs varie entre 400 F CFP et 500 F CFP. Un troisième élevage aurait dû voir le jour en 2021 mais la pandémie n’a pas permis à l’éleveur de se fournir en cheptel de production. Cette situation sanitaire a lourdement impacté l’ensemble des élevages avicoles en production d’œufs car l’absence de renouvellement du cheptel a engendré une baisse considérable des taux de ponte.
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