La lettre de l'Institut d'émission
N°765 - Juin 2020

 

 La voix des Banques centrales

Lutte contre la COVID-19 : quel rôle pour les autorités de contrôle bancaire ?

Tobias Adrian (FMI) et Ceyla Pazarbasioglu (Banque mondiale) - 15 juin 2020

Le violent choc macrofinancier causé par la pandémie continue de faire tanguer l’économie mondiale et met à rude épreuve aussi bien les banques que les emprunteurs. Pour tenter de surmonter des difficultés sans précédent, les autorités de contrôle doivent agir de façon décisive pour faire en sorte que les systèmes bancaires continuent à servir l’économie réelle, tout en préservant la stabilité financière. Le présent article présente neuf recommandations que le FMI et la Banque mondiale ont formulées conjointement pour aider les autorités de contrôle à s’orienter dans cette conjoncture inédite, et les appelle à faire preuve de vigilance vis-à-vis des mesures qui ne seraient pas conformes aux normes internationales. Cela est indispensable pour éviter que la crise sanitaire et économique ne se transforme en crise financière.

En soutenant les emprunteurs touchés et en maintenant le flux de crédit au secteur réel, tout en préservant la stabilité financière, le secteur bancaire intervient de manière décisive pour amortir le choc macroéconomique et financier sans précédent causé par la pandémie. Le système bancaire mondial est bien plus solide aujourd’hui que lors de la crise financière de 2008, grâce à la mise en œuvre des réformes de la réglementation financière initiées par le G-20. Cependant, au fur et à mesure qu’à de graves problèmes de liquidité succéderont des problèmes structurels de solvabilité, les emprunteurs seront de plus en plus nombreux à faire défaut et le secteur bancaire sera soumis à une pression croissante. La situation économico-financière pourrait alors pâtir de nouveaux chocs. Les doutes persistants quant à la durée et à l’impact définitifs de ces chocs posent de sérieuses difficultés aux autorités de contrôle bancaire.

Lire la suite

 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Les conditions financières se sont assouplies, mais les risques de faillites sont très préoccupants

Tobias Adrian et Fabio Natalucci

Dans un contexte marqué par la tragédie humaine et la récession économique dues à la pandémie de COVID-19, la récente augmentation de l’appétit pour le risque sur les marchés financiers a attiré l’attention des analystes. Après avoir fortement chuté en février et mars, les marchés des actions se sont redressés et se sont rapprochés, dans certains cas, de leurs niveaux de janvier, tandis que les écarts de crédit se sont considérablement réduits, même pour des investissements plus risqués. Ainsi, un décalage semble se créer entre les marchés financiers et les perspectives économiques. Les investisseurs semblent parier sur le fait qu’un soutien solide et durable des banques centrales permettra une reprise rapide, même si les données économiques révèlent un ralentissement plus profond que prévu, comme le montre la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale de juin 2020.

Lire la suite
. . . . . . . . . . . .

L’IEOM publie son rapport annuel 2019

Dans ce contexte inédit, l’IEOM s’attache à suivre de très près les évolutions et impacts économiques de la crise, bien que les données soient encore à prendre avec beaucoup de précaution et devront faire l’objet d’une analyse à plus long terme. Pour 2019, le dynamisme de la consommation des ménages à Walliset-Futuna et en Polynésie française contraste avec la situation de la Nouvelle-Calédonie, où elle fait preuve d’une relative frilosité. Dans l’ensemble des COM du Pacifique, l’investissement des entreprises demeure plutôt bien orienté, de même que l’activité bancaire, même si la progression de l’encours des crédits semble ralentir quelque peu en Nouvelle-Calédonie.

Lire la suite
. . . . . . . . . . . .

Sur la voie de la reprise, l’économie mondiale est sur une ligne de crête

La pandémie de COVID-19 a provoqué la récession la plus grave jamais observée depuis près d’un siècle et fait des ravages en termes de santé, d’emploi et de bien-être des citoyens, selon la dernière édition des Perspectives économiques de l’OCDE. Alors que les restrictions sont progressivement levées, la voie de la reprise économique apparaît très incertaine, et vulnérable à une deuxième vague de l’épidémie. Il ressort du rapport qu’il sera indispensable de renforcer les systèmes de santé et d’aider les personnes et les entreprises à s’adapter au monde de l’après-COVID. Les mesures d’endiguement imposées par la plupart des gouvernements étaient nécessaires pour ralentir la propagation du virus et réduire le nombre de pertes en vies humaines, mais elles ont aussi entraîné une interruption de l’activité dans de nombreux secteurs et provoqué beaucoup de dégâts dans l’économie.

Lire la suite

 Actualités de l’Institut et suivi de place

L’IEOM publie deux notes d’information financière sur les taux des crédits aux entreprises et aux particuliers

Pour les entreprises, les taux moyens des découverts et des crédits de trésorerie reculent au 1er trimestre 2020. Parallèlement le taux moyen des crédits à l’habitat des ménages se place à un niveau historiquement bas.

Lire les publications sur le site ieom.fr : Taux des crédits aux entreprises et Taux des crédits aux particuliers

. . . . . . . . . . . .

Publication de la note « Production de crédits au 1er trimestre 2020 »

Au 1er trimestre 2020, la production de crédit se confirme, atteignant son niveau le plus bas depuis 2015.
Lire la publication sur le site ieom.fr : Production de crédits au 1er trimestre 2020

 Actualités économiques locales

Recette exceptionnelle au profit du budget de la Nouvelle-Calédonie

En 2019, l’OPT a réalisé un résultat net qui s’élève à 1,13 milliard XPF, porté par la croissance des recettes, en particulier celles des offres mobiles liées à la nouvelle gamme de forfaits M. 
Après l’examen des résultats financiers, le conseil d’administration a répondu favorablement à la demande du gouvernement de reverser 850 millions (soit 75 % du résultat net) au budget de la Nouvelle-Calédonie (tutelle de l’OPT-NC) afin de répondre à la situation exceptionnelle liée à la crise du Covid-19.

Source : https://office.opt.nc/fr/actualites/conseil-d-administration-du-27-05-20

. . . . . . . . . . . .

Des mesures de soutien aux entreprises en grande difficulté

Afin de soutenir les entreprises durablement impactées par la crise sanitaire, le gouvernement a déposé début juin un projet de délibération devant le Congrès. Ce projet propose une prolongation du dispositif de chômage partiel renforcé jusqu’au 31 août 2020, avec la possibilité de l’étendre pour trois mois supplémentaires. Cette mesure devrait cependant se limiter aux secteurs les plus impactés, ceux-ci seront fixés par arrêté ultérieurement. Le coût de ce dispositif est estimé entre 800 millions et 1 milliard XPF. Le gouvernement a également proposé le report des échéances de cotisations sociales dues au titre du second trimestre pour ces mêmes entreprises.

Source : https://gouv.nc/actualites/09-06-2020/des-mesures-de-soutien-pour-les-entreprises-en-grande-difficulte

. . . . . . . . . . . .

Un potentiel acquéreur de Vale NC dévoilé

À la fin du mois de mai, Vale NC a annoncé être en négociations exclusives avec la société australienne New Century Ressources en vue de lui céder ses participations dans l’entreprise. Cette entreprise spécialisée dans le traitement du zinc s’était récemment associée à une société plus établie dans le secteur du nickel et du cobalt. Cet accord d’exclusivité tient pour une durée de deux mois, écartant momentanément toutes les autres propositions. Le départ du groupe Vale pourrait ainsi se concrétiser avant la fin de l’année 2020. Sur le volet social, 50 à 70 licenciements ont été annoncés, et de nombreux contrats devraient être revus.

Sources : https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/mines/vale-en-discussion-exclusive-avec-l-australien-new-century-resources
https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/mines/la-sofinor-et-un-industriel-positionnes-pour-vale-nc

. . . . . . . . . . . .

Esquisse d’une reprise de l’emploi en 2019

L’ISEE a publié la synthèse annuelle 2019 de l’emploi salarié privé
La synthèse publiée par l’ISEE fait état d’une légère reprise de l’emploi salarié privé en 2019, avant la crise de covid-19. La CAFAT déclare une moyenne de 65 650 salariés en 2019, soit une hausse de 0,3 % (+200 emplois) par rapport à l’année précédente. Cette hausse interrompt la baisse continue de l’emploi salarié du secteur privé depuis 2016. Le niveau moyen de l’emploi salarié privé s’établit ainsi au-dessus du niveau moyen de la décennie. Les secteurs des services et de l’industrie ont été les moteurs de cette reprise.

Source : https://www.isee.nc/emploi-revenus/emploi-conditions-de-travail/emploi-chomage

 Actualités économiques régionales

Arrêt de l’impression d’une centaine de journaux en Australie

Le groupe Australien News Corp a annoncé son intention d’arrêter l’impression de plus d’une centaine de journaux de la presse locale et régionale. Dès le 29 juin 2020, 35 titres fermeront définitivement. 76 journaux continueront de paraitre, mais désormais uniquement en format numérique sur internet. Une décision qui est la conséquence de la mutation du secteur de la presse écrite, qui souffre à la fois de la réduction de son lectorat et de ses revenus publicitaires, à laquelle est venue s’ajouter la crise de la covid-19.

Source : https://www.lnc.nc/article/pacifique/australie/news-corp-va-cesser-d-imprimer-une-centaine-de-journaux

. . . . . . . . . . . .

Le FMI prête 363,6 millions de dollars à la Papouasie Nouvelle-Guinée

Du fait des mesures prises par le gouvernement pour limiter la crise sanitaire provoquée par la Covid-19 et de la baisse des exportations, l’économie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée devrait entrer en récession en 2020. Alors que le déficit de la balance des paiements se creuse et que les besoins de financement augmentent, le pays éprouve des difficultés à mobiliser des fonds tant sur le marché intérieur qu’à l’étranger. Ainsi, afin que la Papouasie-Nouvelle-Guinée puisse faire face à la crise, le conseil d’administration du FMI a approuvé le déblocage d’un financement d’urgence de 363,6 millions de dollars US. Selon l’institution internationale, dans ce contexte, le déficit budgétaire du pays pourrait atteindre près de 6 % du PIB.

Sources : https://www.imf.org/en/News/Articles/2020/06/09/pr20238-papa-new-guinea-imf-executive-board-approves-disbursement-to-address-the-covid-19-pandemic
https://www.lnc.nc/article/pacifique/covid-19-le-fmi-debloque-plus-de-363-millions-de-dollars

. . . . . . . . . . . .

Le Japon s’enfonce dans la récession

Alors même que le Japon n’a pas mis en place de confinement strict depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, la chute de la consommation des ménages, liée à la limitation des déplacements des populations, fait entrer le pays dans sa pire récession depuis les années 1950. Selon les dernières estimations du gouvernement, au 1er trimestre 2020, le PIB du Japon se serait contracté de 2,2 % en rythme annuel. Il s’agit du deuxième trimestre de recul consécutif. Selon les analystes, pour la période allant d’avril à juin 2020, le PIB aurait fléchi de 26 % en glissement annuel.

Source : https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/le-japon-ajuste-ses-statistiques-mais-nechappera-pas-a-sa-pire-recession-depuis-les-annees-50-1209073

. . . . . . . . . . . .

L’Indonésie fait face à un ralentissement de son économie

Au premier trimestre, le PIB de l’Indonésie a progressé de 3 % sur un an, soit son rythme de croissance le plus faible depuis 2001. Selon les estimations officielles de l’Etat, la croissance économique ne devrait pas dépasser 2,3 % pour 2020. La Banque mondiale, plus pessimiste, table quant à elle sur une croissance nulle. Les conséquences de ce ralentissement pourraient être dramatiques. Avec une population de près de 270 millions d’habitants, l’absence de croissance risque de faire basculer des millions de citoyens dans la pauvreté extrême. Dans ce contexte, les autorités prévoient de laisser filer le déficit budgétaire jusqu’à 6,34 % du PIB. En attendant le redémarrage de l’économie chinoise (principal partenaire commercial de l’Indonésie), elles ont débloqué 43 milliards de dollars US afin de soutenir les petites et moyennes entreprises.

Source : https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/covid-19-des-millions-dindonesiens-risquent-de-retomber-dans-la-pauvrete-1208390