Audition devant les Commissions des finances de l’Assemblée Nationale et du Sénat
Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France
Il y a six ans, votre Commission m’a fait confiance pour exercer la responsabilité de Gouverneur de la Banque de France. Ce moment reste pour moi fondateur. Aujourd’hui, le Président de la République me fait l’honneur de vous proposer ma reconduction. Depuis six ans, nous avons très heureusement eu de multiples rencontres, vingt-quatre au total. Mais aujourd’hui, cette audition est différente ; c’est à mes yeux une étape démocratique essentielle, qui seule légitime l’indépendance : elle requiert le compte rendu du premier mandat que vous m’avez confié, et mon engagement sur le second que vous pourrez décider. Comme ce n’est pas une rencontre habituelle, je n’évoquerai qu’en conclusion de mon propos les enjeux économiques et monétaires du moment, et nous pourrons y revenir dans notre discussion.
Je souhaite d’abord vous parler d’une conviction parmi les plus fortes qui m’anime : le service public. En parler au nom des femmes et des hommes de la Banque de France, dont cette proposition de reconduction reconnaît avant tout le travail collectif. Et affirmer que le service public peut être un grand atout pour notre pays, plutôt que ce poids lourd et passéiste qu’on décrit trop souvent, malheureusement et injustement. À condition d’être en mouvement et non en conservation, ouvert sur l’économie et la société et non replié derrière ses procédures et ses guichets. À travers l’expérience de la Banque de France et de ses deux plans stratégiques : Ambitions 2020 – réalisé – et Construire ensemble 2024 – en cours –, nous croyons pouvoir dire sans prétention que le service public peut réunir quatre vertus : innovant dans ses missions, performant dans sa gestion, visible pour nos concitoyens, attractif pour ses managers et ses agents.
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