Discours de François VILLEROY DE GALHAU prononcé lors de la conférence « Changer d’ère : réchauffement climatique et finance » à Paris, le 13 décembre 2019.
Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Merci à tous pour votre présence et bienvenue dans notre bel auditorium. Je suis partagé entre la satisfaction et la préoccupation. Satisfaction car je suis très heureux que nous ayons pu monter le programme si riche et original de cette conférence transdisciplinaire sur le climat : je remercie en particulier Nicolas Hulot de sa présence. Préoccupation car, nous le savons tous, le sujet est grave. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent de l’économiste Christian de Perthuis, « le tic-tac de l’horloge climatique » résonne à nos oreilles et le temps presse. Ursula von der Leyen a présenté cette semaine même le « Green New Deal » de la nouvelle Commission européenne.
Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement publié fin novembre , est venu nous le rappeler : notre planète s’inscrit hélas aujourd’hui sur une trajectoire de réchauffement de +3°C à +5°C d’ici 2100. Cette menace climatique teste les limites de notre entendement et pourtant se fait de plus en plus tangible.
Une conférence interdisciplinaire sur le changement climatique organisée par une banque centrale ? On pourrait s’en étonner. D’autres acteurs, comme les gouvernements et les banques publiques d’investissement, ont probablement plus de leviers que nous : via la fiscalité carbone, les normes environnementales, ou leur capacité d’investissement dans les technologies vertes. Soyons clairs : la finance verte ne peut pas remplacer une absence des autres politiques publiques. Pour autant, comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, les banques centrales ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Celui-ci interfère en effet fortement avec leurs deux objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière.
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