Page 70 - Rapport annuel économique 2022 - Wallis-et-Futuna
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Les données récoltées révèlent une situation plus inquiétante que la population pourrait ne le percevoir, mais conforme au constat des pêcheurs les plus expérimentés : sur 45 espèces évaluées selon la méthode du potentiel de reproduction, plus des deux tiers sont surexploitées. La persistance voire la recrudescence de mauvaises pratiques de pêche sont à incriminer, dont principalement la chasse sous-marine de nuit.
Organe consultatif informel, le Comité des Pêches de Wallis a tenu deux premières réunions avec les parties prenantes concernées par la gestion de la pêche côtière. Elles ont affirmé leur soutien à la mise en œuvre de la réglementation existante, qui punit la chasse sous- marine nocturne, et au projet d’aire marine protégée de 2 km2 dans le lagon de Hihifo porté par une association de pêcheurs de Wallis.
La consommation de produits de la mer a chuté de plus de 800 tonnes en 2014 à 273 tonnes en 2020, dont environ 210 tonnes de source locale (poissons et invertébrés). Avec 14kg/hab./an, la consommation individuelle est l’une des plus basses de la région.
Le potentiel de progression du marché local pour la pêche est estimé à 150 tonnes maximum. L’étude pour le lancement de la pêche hauturière, essentiellement dirigée vers les thons, a calibré le futur segment hauturier à un seul palangrier de 17 à 20 m à court terme. Une campagne expérimentale sera mise en œuvre en 2024 pour lever les incertitudes au sujet des rendements de pêche, des coûts de revient, du placement des produits de cette pêche, essentiellement du thon blanc méconnu sur le marché local. La production attendue par ce bateau est estimée 130 tonnes.
Aujourd’hui le changement initié par les actions du programme PROTEGE est perceptible, les pêcheurs professionnels de Wallis sont réunis en association et des initiatives en lien avec la gestion des ressources côtières voient le jour.
Dans le cadre du programme PROTEGE, plusieurs actions ont pu être menées en 2022 :
Gestion participative des ressources marines
Le service de la pêche multiplie les temps de communication sur les pratiques de pêche et la réglementation. Après être allé à la rencontre de la population, le service a créé le comité des pêches afin d’associer un large panel d’acteurs à la prise de décisions. D’autres initiatives voient le jour par le biais de l’appel à projet « gardons la pêche durable ». Désormais le service de la pêche avance accompagné de 3 ambassadeurs : l’association Faiva Tautai pour son projet de petite aire protégée, le lycée agricole pour son projet de recueil de recettes de la mer et le lycée général pour le projet de balises intelligentes.
Observatoire des pêches côtières (OPC)
L’OPC est devenu un outil essentiel pour la démarche de gestion participative des ressources côtières. L’OPC diffuse régulièrement des informations via les réseaux sociaux, sa newsletter, son rapport annuel et aussi dans le cadre de réunions et autres rencontres. Il a collecté assez de données pour évaluer l’état des ressources
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