La lettre de l'Institut d'émission
N°763 - Avril 2020

 

 La voix des Banques centrales

"De l’urgence d’aujourd’hui aux premières réflexions pour demain”

Tribune de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, pour Le Monde, le 8 avril 2020.

Nous vivons à l’évidence une crise sans précédent et totalement imprévisible. Nous avons maintenant, grâce notamment à l’enquête détaillée de la Banque de France publiée ce matin, une photographie précise des effets du confinement : l’économie française a tourné fin mars aux deux tiers de son rythme normal. Ceci veut dire que chaque quinzaine de confinement nous coûte en perte de production annuelle environ 1,5 %, et en déficit public supplémentaire plus de 1 % de PIB. Rapportée au 1er trimestre, notre estimation de croissance s’établit ainsi à -6 %.

Comment mener cette bataille économique, à côté d’une bataille sanitaire évidemment prioritaire ? L’urgence s’est imposée, partout : construire rapidement et massivement un bouclier pour aider les entreprises de toute taille à traverser ce choc puis redémarrer, ce qui protège aussi leurs salariés. Les leçons de 2008 ont été tirées : des réponses fortes ont cette fois été apportées en moins d’un mois, et elles font le consensus – rare – de tous les économistes. En France, ce sont le chômage partiel – désormais le plus généreux d’Europe –, les reports fiscaux et sociaux, le fonds de solidarité, les prêts de trésorerie de 300 milliards d’euros garantis par l’État. 

Parallèlement, l’Europe agit, plus qu’on ne l’a dit. Le débat sur les corona bonds divise, mais l’action monétaire exceptionnelle de la BCE – beaucoup plus puissante – nous réunit : jusqu’à 3000 milliards de liquidités pour les entreprises et PME qui se financent via les banques ; 750 milliards d’euros d’achats supplémentaires de titres pour les grandes entreprises et les États qui se financent via les marchés. Les discussions sur le Mécanisme Européen de Stabilité et autres dispositifs continuent ; mais notre "programme d’achats d’urgence face à la pandémie" (PEPP dans son acronyme anglais) est, lui, opérationnel depuis quinze jours. Relativisons donc ce débat : oui la solidarité financière européenne pourrait faire plus, mais soyons conscients qu’elle fait déjà beaucoup.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

"À crise mondiale exceptionnelle, riposte mondiale exceptionnelle"

Tribune de Kristalina Georgieva, Directrice Générale du Fonds Monétaire International, le 20 avril 2020.

Je le dis depuis un certain temps : cette crise est sans pareille. Elle est :

  • Plus complexe, avec des chocs interdépendants sur notre santé et nos économies qui ont mis quasiment à l’arrêt notre mode de vie ;
  • Plus incertaine, à mesure que nous apprenons comment traiter ce nouveau virus, comment rendre nos mesures d’endiguement plus efficaces et comment relancer nos économies ;
  • Vraiment planétaire. Les pandémies ne respectent aucune frontière, et les chocs économiques qu’elles causent non plus.

Les perspectives sont catastrophiques. Nous nous attendons à ce que l’activité économique mondiale diminue dans des proportions jamais vues depuis la Grande Dépression. Cette année, 170 pays verront leur revenu par habitant baisser, alors que, il y a quelques mois seulement, nous prévoyions une croissance du revenu par habitant dans 160 pays.

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Le taux d’emploi des 20-64 ans dans l’UE atteint un pic de 73,1% en 2019

En 2019, un an avant que les mesures de confinement liées au Covid-19 commencent à être largement mises en place par les Etats membres, le taux d’emploi de la population âgée de 20 à 64 ans dans l’Union européenne de 27 États membres (UE) s’est établi à 73,1%, en hausse par rapport à 2018 (72,4%). L’objectif de la stratégie Europe 2020 est d’atteindre un taux d’emploi total des 20-64 ans d’au moins 75% dans l’UE d’ici à 2020. Cet objectif a été traduit en objectifs nationaux pour refléter la situation et les possibilités de chaque État membre de contribuer à l’objectif commun.

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Le taux d’inflation annuel en baisse à 0,7% dans la zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,7% en mars 2020, contre 1,2% en février. Un an auparavant, il était de 1,4%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 1,2% en mars 2020, contre 1,6% en février. Un an auparavant, il était de 1,6%. Ces chiffres sont publiés par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Espagne, en Italie, à Chypre et au Portugal (0,1% chacun). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie, en Pologne (3,9% chacun) et en Tchéquie (3,6%). Par rapport à février, l’inflation annuelle a baissé dans vingt-six États membres et a augmenté dans un seul.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

Conditions d’accès à la liquidité favorisées pour les banques de Nouvelle-Calédonie

En réponse à la situation de crise sanitaire et ses conséquences sur l’économie réelle, le Conseil de surveillance de l’IEOM a adopté, le 17 avril 2020, un ensemble de mesures de politique monétaire en faveur de la liquidité des banques de la zone Franc Pacifique. Ces mesures sont destinées à permettre aux banques de préserver la fluidité de leur offre de crédit et d’accompagner ainsi les dispositifs de soutien sans précédent mis en œuvre par l’Etat et par les collectivités d’outre-mer du Pacifique au bénéfice des ménages et aux entreprises.

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Les membres du partenariat CEROM (AFD, ISEE, IEOM) publient une note flash sur les impacts économiques du Covid-19 en Nouvelle-Calédonie

Cette note apporte un éclairage sur les grandes questions de l’effet du confinement et de la pandémie sur l’économie : À combien se chiffrent les pertes qui affecteront la croissance annuelle du PIB 2020 ? Quels sont les secteurs et les branches d’activité les plus éprouvés ? Quels sont les effets induits de la crise, immédiats et à venir ? Qu’attendre des mesures exceptionnelles de soutien du gouvernement et de l’Etat ? Quelles seront les conséquences de la crise pour les finances publiques ?

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L’agence IEOM de Nouméa publie une note sur le financement bancaire de l’économie en 2019

L’activité bancaire, à travers des banques calédoniennes plutôt solides et saines, reste globalement résiliente, même si les signes d’essoufflement progressif se confirment. Les taux d’intérêt pratiqués continuent de se détendre, à l’instar du reste du monde et à la faveur de politiques monétaires particulièrement accommodantes. Fin 2019, les encours bruts totaux de crédits à l’économie calédonienne atteignent 1 260 milliards XPF (122,6 % du PIB) et affichent une progression relativement soutenue : +3,6 % sur un an soit +44 milliards XPF sur l’année, contre +39 milliards en 2018. Toutefois, cette hausse d’encours se fait dans un contexte de production de crédits plus faible (180 milliards XPF en 2019 après 203 milliards XPF en 2018), après des années particulièrement dynamiques.

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L’IEOM publie la note d’information financière : Évolutions bancaires et monétaires en Nouvelle-Calédonie au 31 décembre 2019

Après quatre trimestres consécutifs de ralentissement, la croissance de l’activité de crédit des établissements de crédit de la zone d’émission (ECZE) reprend de la vigueur sur le second semestre (+4,3 % sur un an, après +3,2 % six mois auparavant et +3,7 % à fin 2018), tiré par les crédits d’investissement (secteur des transports) et les crédits de trésorerie.

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L’IEOM publie la synthèse annuelle de l’économie de la Nouvelle-Calédonie en 2019

Le climat des affaires de l’économie calédonienne s’est progressivement amélioré tout au long de l’année 2019 (+11,7 pts) et a effacé le décrochage enregistré au 3e trimestre 2018. Il retrouve en fin d’année 2019 son niveau de 2015. En moyenne sur l’année il affiche un léger mieux par rapport à 2018 (+2,3 pts). Toutefois, l’indice demeure installé dans une zone traduisant une croissance positive mais ralentie, associée à une économie fragilisée (l’ICA se situe à 90,3 pts en moyenne en 2019, soit un niveau inférieur à la moyenne de long terme retraçant une période de croissance économique autour de 3,0 % en moyenne).

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 Actualités économiques locales

Soutiens financiers en période de crise sanitaire

Depuis le début du confinement de la population en Nouvelle-Calédonie, de nombreuses mesures ont été prises afin de soutenir l’économie et de protéger les emplois.
Des aides provenant du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, de l’Etat et des provinces ont été mise en place ces dernières semaines.
Ainsi, le dispositif de chômage partiel a été renforcé, et le paiement des cotisations sociales pour certaines entreprises reportées.
L’État a également décliné les dispositifs en place en métropole à l’échelle calédonienne, les banques de Nouvelle-Calédonie peuvent dès lors accompagner les entreprises par de nouveaux financements éligibles au dispositif de prêt garanti par l’État.
De même, le fonds de solidarité national de 1,7 milliard d’euros est déployé en Nouvelle-Calédonie. Financé par l’État avec la contribution des provinces à hauteur de 109,2 millions de francs, il est destiné en priorité aux plus petites entreprises, aux travailleurs indépendants et aux professions libérales les plus impactés par la crise.

Sources : https://gouv.nc/actualites/06-04-2020/les-institutions-mobilisees-pour-sauver-leconomie-et-les-emplois

https://www.cci.nc/coronavirus-covid-19

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VALE : Hausse de la production de nickel dans un environnement incertain

En raison de la pandémie de Covid-19 et de la fermeture de la raffinerie à VNC, le groupe brésilien prévoit une production annuelle de nickel à 180 000-195 000 tonnes contre 200 000-210 000, soit entre -7% et -10% sur l’année.

Au premier trimestre 2020, la production de nickel de VNC progresse et atteint 8000 tonnes (+66,7% par rapport T4 2019 et +27,0% par rapport au T1 2019).La production d’oxyde de nickel et NHC s’élèvent à 7000 tonnes au T1 2020, soit +30% par rapport au T1 2019.

La mutation industrielle (fermeture de la raffinerie) se poursuit, ce qui amènera VNC à une production exclusive de NHC à partir du mois de mai 2020. Néanmoins, des incertitudes subsistent quant au rachat des parts de Vale (95%) au capital, l’épidémie retardant la cession de VNC.

Sources : https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/mines/production-et-incertitudes-en-hausse-a-vale-nc

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/nickel-la-voie-de-sortie-etroite-de-vale-en-nouvelle-caledonie-824746.html

 Actualités économiques régionales

Le cylcone Harold ravage le pacifique sud

Harold, cyclone qui a atteint la catégorie 5 (la plus élevé), a ravagé plusieurs pays du pacifique sud (Salomon, Vanuatu, Fidji et Tonga) causant, selon un bilan provisoire, la mort de près de 30 personnes (27 aux Salomon, 3 au Vanuatu et 1 aux Fidji). En plus de ces pertes humaines, le cyclone a détruit sur son passage les maisons de dizaines de milliers de personnes (35 % de la population vanuataise serait hébergée actuellement dans des centres d’accueil) et plusieurs complexes touristiques (notamment aux Tonga), endommageant également des cultures.

Sources : https://www.lnc.nc/article/pacifique/vanuatu/35-de-la-population-n-a-plus-de-maison

https://www.tahiti-infos.com/Aux-Tonga-le-cyclone-Harold-a-detruit-des-complexes-touristiques_a190278.html

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Le PIB chinois recule pour la première fois depuis quarante ans

Selon le bureau national de la statistique, le produit intérieur brut de la Chine enregistre une chute importante au 1er trimestre 2020 (-6,8 % par rapport au 1er trimestre 2019 et 9,8 % par rapport au 4e trimestre 2019). Cette situation inédite, pour un pays qui n’a pas connu de contraction de son PIB (en rythme annuel) depuis 1976, trouve son explication dans le recul de l’activité inhérente aux mesures sanitaires mises en place pour contenir la propagation du Covid-19. La limitation des déplacements qui a concerné plusieurs centaines de millions de chinois a lourdement pénalisé la consommation, les ventes de détails reculant de 20,5 % en janvier/février et de 15,8 % en mars (en glissement annuel). De même, le niveau d’investissement affiche un net repli (-16,1 %). Des signes de redémarrage de l’activité apparaissent toutefois progressivement. Au mois de mars, la production industrielle ne recule que de 1,1 % (contre -13,5 % en janvier-février). Afin de stimuler ce redémarrage, la banque centrale de Chine a décidé d’abaisser plusieurs de ces taux directeurs. Une décision qui devrait rapidement être accompagnée d’autres mesures de soutien (émission d’emprunts d’états, encouragement à acheter des produits d’exportation, nouvelles baisses de taux d’intérêts).

Sources : https://www.lesechos.fr/monde/chine/le-grand-bond-en-arriere-du-pib-chinois-1195696
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/le-pib-chinois-en-repli-de-6-8-contraction-inedite-20200417
https://www.ouest-france.fr/monde/chine/coronavirus-recul-historique-pour-le-pib-de-la-chine-6810554
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/chine-nouvelle-baisse-de-taux-pour-soutenir-l-economie-20200420

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Virgin Australia en grande difficulté

Fortement impactée par la pandémie du Covid-19, la compagnie aérienne australienne « Virgin Australia » s’est mise volontairement en cessation de paiement. Déjà en difficulté avant la crise, la compagnie qui compte près de 10 000 employés est lourdement endettée (environ 5 milliards dollars). Elle avait sollicité le soutien des autorités australiennes sous forme d’un prêt de 1,4 milliards de dollars australiens, sans succès.

Source : https://www.lnc.nc/article/pacifique/australie/virgin-australia-en-cessation-de-paiement