La lettre de l'Institut d'émission
Septembre 2021

 

 La voix des Banques centrales

Conférence internationale sur les statistiques pour la finance durable

Discours de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France

Mesdames, Messieurs,

C’est un plaisir de vous accueillir aujourd’hui, avec Sabine Mauderer, au centre de conférences de la Banque de France pour la première Conférence internationale sur les statistiques pour la finance durable, organisée conjointement avec la Deutsche Bundesbank et le Comité Irving Fisher, sous l’égide de la Banque des règlements internationaux. Le sujet est plus que jamais d’actualité, après les phénomènes météorologiques dramatiques de cet été, qu’il s’agisse des inondations en Europe du Nord et en Chine ou bien des dômes de chaleur et des incendies de forêt en Europe du Sud et en Amérique du Nord. En tant que statisticiens et économistes, vous savez pertinemment que ces drames humains et écologiques se traduisent par des pertes économiques.

Cette conférence se tient également quelques semaines après la publication de la première partie du sixième rapport du GIECi, qui appelle à une accélération de l’action en faveur du climat. L’élaboration de données robustes relatives au climat est un élément clé si nous voulons relever ce défi. Comme le disait le physicien du XIXe siècle Lord Kelvin : « Lorsque vous pouvez mesurer ce dont vous parlez et l’exprimer avec des nombres, alors vous savez quelque chose de votre sujet ». Les données sont un prérequis pour que les autorités publiques puissent concevoir des politiques qui prennent en compte de manière équitable les coûts et les bénéfices environnementaux des activités économiques. En résumé, pour accélérer la transition verte, il faut accélérer la mise à disposition de données « vertes ».

Toutefois, les statisticiens et les fournisseurs de données sont confrontés à un défi majeur : l’opposition entre l’urgence à fournir des données relatives au climat et le processus inévitablement très progressif nécessaire pour y parvenir d’une manière fiable, comparable et exhaustive. Pour remédier à cette opposition, permettez-moi de proposer une approche à deux piliers : i) À court terme, renforcer les mesures pour résoudre les difficultés techniques : les banques centrales sont naturellement à l’avant-garde en raison de leur double casquette, à la fois comme professionnels de la finance durable et comme producteurs de données officielles dans ce domaine.ii) À plus long terme, parvenir à une approche uniforme entre les différents pays : la finance durable est nécessaire partout dans le monde afin de lutter contre le changement climatique à l’échelle mondiale. Il est essentiel d’œuvrer à une convergence des normes au niveau mondial.

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 Informations économiques et financières

Taux bancaires et cours des devises

Règlement des achats avec les pièces en F CFP de l’ancienne gamme

L’IEOM rappelle que toutes les anciennes pièces ont toujours cours légal et restent utilisables jusqu’au 31 mai 2022 inclus quelle que soit leur valeur faciale. Ceci implique plus particulièrement que les professionnels ont l’obligation légale de les accepter en paiement des achats et ne peuvent donc en aucun cas les refuser. L’IEOM rappelle également que le refus de recevoir des pièces de monnaie ayant cours légal pour un paiement est sanctionné pénalement conformément aux dispositions de l’article R 642-3 du Code pénal.

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La pandémie a augmenté les soldes mondiaux des transactions courantes

Martin Kaufman et Daniel Leigh

2020 fut une année d’extrêmes. Les voyages ont cessé pendant un certain temps. Les cours du pétrole ont connu de très fortes fluctuations. Le commerce des produits médicaux a atteint de nouveaux sommets. Les dépenses des ménages se sont orientées vers les biens de consommation au lieu des services et l’épargne a explosé, les gens restant chez eux dans un contexte de fermetures mondiales.

D’exceptionnelles mesures de soutien ont permis d’éviter une dépression économique mondiale, même si la pandémie a taxé lourdement les vies et les moyens de subsistance. La réaction mondiale, sous forme de grands changements dans les voyages, la consommation et le commerce, a également creusé les déséquilibres économiques dans le monde, comme en témoignent les soldes des transactions courantes, c’est-à-dire les transactions d’un pays avec le reste du monde.

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 Actualités de l’Institut et suivi de place

La nouvelle gamme de pièces en franc pacifique débute sa mise en circulation

Depuis le 1er septembre 2021, la nouvelle gamme de pièces a fait son apparition dans les trois collectivités du Pacifique. Elle est constituée de 6 pièces : 5, 10 et 20 F en métal blanc, 50 et 100 F en métal jaune, 200 F bicolore. La nouveauté principale tient dans l’apparition d’une pièce de 200 F et de la suppression des pièces de 1 et 2 F. Les autres spécificités de la nouvelle gamme tiennent à leur aspect plus pratique puisqu’elles sont plus petites et plus légères, et à leur nouveau design, reprenant des signes identitaires des trois collectivités, tels qu’ils figurent dans la gamme actuelle du billet. Ainsi, les pièces sont toutes composées d’un motif central principal et de motifs de petite dimension en couronne ou en frise, représentatifs de la richesse et de la diversité des trois territoires.

Le remplacement intégral de la gamme va s’opérer de façon progressive, pendant une période transitoire de neuf mois, du 1er septembre 2021 au 31 mai 2022, pendant laquelle l’ancienne et la nouvelle gamme vont coexister. À l’issue de cette période, les pièces de l’ancienne gamme n’auront plus de valeur légale et les pièces de 1 et 2 F disparaitront. Il convient de noter que durant cette période de double circulation, les règlements avec des pièces de l’ancienne gamme (y compris avec les 1 et 2 F) ne peuvent être refusés par les opérateurs économiques.

Pour plus d’informations sur les modalités d’introduction de la nouvelle gamme : https://www.ieom.fr/nouvelles-pieces/

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Publication de trois notes d’information financière portant sur les taux des crédits aux entreprises et aux particuliers et la production de crédits au 2e trimestre 2021

Au 2e trimestre 2021, les taux moyens des crédits octroyés aux particuliers évoluent peu. Les taux moyen des crédits à l’habitat et des découverts restent proches de leur plus bas niveau. Dans le même temps, les taux moyens pour les entreprises sont globalement en baisse.

Au 2e trimestre 2021, la production de crédits des établissements locaux se tasse. Si elle augmente sur un trimestre, elle baisse de manière sensible comparativement au 2e trimestre 2020. En cumul sur 6 mois, elle enregistre un recul de 2,3 milliards XPF par rapport à 2020.

Lire les publications sur le site ieom.fr : Taux des crédits aux entreprises et Taux des crédits aux particuliers et Production de crédits au 2e trimestre 2020

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Publication des tendances conjoncturelles du 2e trimestre 2021

Les tendances conjoncturelles ont été publiées. Il en ressort que le 2e trimestre est marqué par une accalmie dans l’enchaînement de crises à la fois économiques, politiques et institutionnelles des trimestres précédents. Dans ce contexte, l’Indicateur du Climat des Affaires (ICA) remonte de 4,4 points pour s’établir à 98,9. Cette embellie, est toutefois à remettre dans son contexte de sortie de crises, et ne doit pas masquer les difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles auxquelles doit faire face l’économie calédonienne.

Les perspectives restent en effet peu favorables. L’absence de visibilité sur une possible réouverture des frontières, l’incertitude institutionnelle liée au 3e référendum, les craintes liées aux hausses des prix des matières premières et du fret et plus récemment l’arrivée du variant delta qui plonge le territoire dans la crise sanitaire sont autant de facteurs qui affectent la confiance des acteurs économiques.

Lire la publication sur le site ieom.fr : Tendances conjoncturelles 2e trimestre 2021

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Publication d’une note sur la performance des banques calédoniennes en 2020

En 2020, l’activité et les performances des banques calédoniennes ont été impactées par la crise sanitaire. Le système bancaire a participé aux mesures de soutien à l’économie notamment en mettant en œuvre les prêts garantis par l’état (PGE) et les reports d’échéance. Dans ce contexte, les encours de crédits à l’économie ont progressé fortement tout comme les dépôts à vue des entreprises et des ménages.

Pour les quatre banques locales FBF, tout en restant positive, la performance financière se dégrade tendanciellement ces dernières années (érosion de la marge d’intermédiation et difficulté à faire progresser le PNB). En 2020, la détente des taux d’intérêts pratiqués couplée au recul significatif des opérations de change lié à la fermeture des frontières induit une baisse du produit net bancaire cumulé des quatre banques de la place. Sous l’effet de cette diminution et de la hausse du coût du risque, le résultat d’exploitation baisse sensiblement. Pour autant, aidé par un effet de correction de l’impôt sur les bénéfices, le résultat net consolidé parvient à progresser.

Lire la publication sur le site ieom.fr : Performances des banques calédoniennes - 2020

 Actualités économiques locales

Le cours du nickel se maintient à un niveau élevé

Soutenu par « l’économie de la transition énergétique », le cours du nickel avait atteint mi-septembre son plus haut niveau depuis 2014, dépassant les 20 000 $/tonne. Le cours a ensuite rapidement dévissé (perdant près de 1 500 $/tonne en l’espace de quelques jours) en lien avec des craintes de contagion de la crise de la dette du géant chinois de l’immobilier Evergrande. Pour autant, les fondamentaux du marché restent plutôt favorables, avec un marché déficitaire (attendu à 125 000 tonnes pour 2021 selon certains experts) et des stocks relativement faibles. Au 23/09/2021, le cours s’élevait à 19 230 $/tonne (soit +39,6 % par rapport à la moyenne pour l’année 2020).

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/le-nickel-redescend-sur-terre-la-production-de-la-nouvelle-caledonie-aussi-1113142.html
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/evergrande-la-chute-du-faucon-noir-chinois-atteint-le-nickel-et-les-matieres-premieres-1108489.html
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/transition-energetique-rien-n-arrete-le-nickel-qui-atteint-un-sommet-annuel-1101118.html

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L’ISEE fait un point sur la rémunération des ménages

Selon l’enquête Budget des Familles, le seuil de pauvreté, définit comme le niveau de vie en dessous duquel sont considérés comme pauvres tous les individus d’un ménage, s’établit à 86 100 F en 2019 (pour une personne seule). En Nouvelle-Calédonie, 49 700 personnes vivent sous ce seui l, soit une personne sur cinq (18,3 % de la population). Ce taux est stable par rapport à la dernière enquête en 2008 (18,6 %).
Plusieurs facteurs affectent cette situation tels que la situation professionnelle (actif occupé, chômeur, retraité, inactif), le niveau de diplôme et la taille du ménage.

L’enquête démontre également de fortes inégalités entre les plus riches et les plus modestes, bien que ces dernières tendent à se réduire. En effet, les 20 % les plus aisés perçoivent 8,4 fois plus que les 20 % les plus modestes en 2019. Ce ratio était de 9,1 en 2008.

Par ailleurs, le système de redistribution (prélèvements, sous formes de cotisations sociales et d’impôts, qui sont redistribués sous forme d’allocations ou de prestations) permet de limiter le taux de pauvreté. Sans ces transferts monétaires, 11 500 personnes de plus vivraient sous ce seuil. L’autoconsommation contribue également, dans une moindre mesure, à modérer la pauvreté.

Sur la période 2008-2019, le pouvoir d’achat a augmenté de 1,2 % par an, contre 2,7 % par an entre 1991 et 2008, lié à une moindre croissance du revenu monétaire disponible. Il faut toutefois noter que les dépenses de consommation des ménages ont fortement baissé, permettant aux ménages de dégager plus d’épargne (le taux d’épargne s’élève à 33 % en 2019 et 27 % en 2008)

https://www.isee.nc/publications/etudes-et-syntheses (Synthèse n° 52)

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Situation critique du RUAMM

Alors que le régime d’assurance maladie (RUAMM) est au bord de la faillite, l’exécutif a adopté un projet de délibération du Congrès pour attribuer 3,5 milliards de F CFP. Cette somme a pour but d’éviter la cessation de paiement des hôpitaux d’ici fin octobre, qui aurait eu des effets en cascade catastrophiques en pleine crise sanitaire. Cet argent sera emprunté à taux zéro auprès de trois établissements publics : l’OPT pour 2,7 milliards, le Fonds Nickel pour 500 millions et le Port autonome pour 1 milliard de francs. Le gouvernement prévoit aussi 700 millions de francs supplémentaires, pour régler les dépenses liées à la gestion de la crise sanitaire. Par ailleurs, le 30 août, le Congrès a adopté l’augmentation de la CCS : Contribution Calédonienne de Solidarité. Celle-ci devrait rapporter 1,8 milliard XPF de recettes supplémentaires en année pleine. Le RUAMM a besoin de 8 Mds XPF pour ne pas augmenter ses dettes d’ici la fin de l’année.

https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/aides-aux-entreprises-ruamm-obligation-vaccinale-et-rapatriement-l-actu-a-la-1-du-jeudi-16-septembre-2021-1104511.html

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3e confinement de la population

Le 6 septembre 2021, le président du gouvernement, Louis Mapou, et le haut-commissaire Patrice Faure, ont annoncé la présence du variant Delta sur le territoire. Un confinement strict et généralisé de la population jusqu’au 4 octobre a été mis en place immédiatement. La vague de contamination est inédite, puisqu’au 28/09/2021 plus de 100 décès ont été comptabilisés, avec des cas confirmés partout sur le territoire. Dans ce contexte, alors que moins d’un tiers de la population présente un schéma vaccinal complet le gouvernement a renforcé l’obligation vaccinale pour les salariés des secteurs stratégiques et sensibles, sous peine d’une amende de 175 000 francs à partir du 31 octobre. Par ailleurs, 109 soignants sont venus de métropole en renfort. Côté économique, Adolphe Digoué a annoncé la prolongation jusqu’à la fin de l’année de l’allocation Covid, permettant aux entreprises durablement touchées par la crise sanitaire -mais également celles fragilisées par le nouveau confinement- de bénéficier du chômage partiel. Le report des charges fiscales ou leur étalement, sans pénalité de retard, devra également être étudié par le Congrès. Pour financer les 20 à 30 milliards qui s’annoncent nécessaires pour la mise en place de ces mesures, le gouvernement pourrait finalement faire le choix d’un emprunt.
https://outremers360.com/bassin-pacifique-appli/nouvelle-caledonie-les-premieres-mesures-economiques-face-a-la-nouvelle-phase-de-la-crise-sanitaire
https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/aides-aux-entreprises-ruamm-obligation-vaccinale-et-rapatriement-l-actu-a-la-1-du-jeudi-16-septembre-2021-1104511.html

 Actualités économiques régionales

Chute du cours des cryptomonnaies après leur interdiction par Pékin

Le vendredi 24 septembre 2021, la Banque Centrale chinoise (People’s Bank of China – PBoC) a publié un communiqué en ligne annonçant que « les activités commerciales liées aux monnaies virtuelles sont des activités financières illégales », déclenchant un mouvement de baisse des cours des cryptomonnaies.

Elle justifie sa décision au motif que les cryptomonnaies ont facilité « le blanchiment d’argent, les collectes de fonds illégales, de la fraude, des systèmes pyramidaux et d’autres activités illégales et criminelles ». Elle précise que des poursuites pénales seront engagées à l’encontre des contrevenants à la loi.

Depuis mai 2021, les autorités chinoises ont multiplié les avertissements à l’égard des gestionnaires et utilisateurs des cryptomonnaies. En juin, la Chine avait déjà interdit les activités de « minage » sur son territoire, alors qu’à l’époque elle accueillait 70 % des capacités mondiales.

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Croissance record pour le PIB néo-zélandais au second trimestre 2021

Après +1,4 % au premier trimestre, le PIB de la Nouvelle-Zélande a enregistré une croissance de 2,8 % au deuxième trimestre, bien au-delà des anticipations des analystes (+1,1 %). Elle est principalement portée par le secteur tertiaire, en particulier le commerce de détail et l’hôtellerie-restauration, qui ont bénéficié de l’ouverture de la bulle avec l’Australie et de l’allègement des restrictions sanitaires.

Les exportations, +17 % sur le trimestre, face à des importations stables (+0,2 %), contribuent significativement à la croissance. A contrario, la consommation des ménages (-1,4 %, après +5,7 % au premier trimestre 2021) et l’investissement (-2 %, après +6 %) reculent, mais demeurent à des niveaux élevés.

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Demande d’adhésion chinoise à l’Accord de partenariat Transpacifique (CPTPP)

Le 17 septembre 2021, la République Populaire de Chine a officiellement remis une demande d’adhésion à l’accord de partenariat transpacifique (Comprehensive an Progressive Trans-Pacific Partnership - CPTPP), entré en vigueur en décembre 2018, imité par Taïwan le 23 septembre. À la suite de l’annonce chinoise, d’autres états (ex : Thaïlande, Sri Lanka et Indonésie) sembleraient décidés à faire avancer leurs dossiers de candidature, à l’instar du Royaume-Uni qui avait présenté sa candidature en février 2021.

Il s’agit du plus important traité de libre-échange au monde, qui regroupe 11 états (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam), soit l’équivalent de 13 % du PIB mondial. A ce jour, seuls le Japon et la Nouvelle-Zélande l’ont ratifié.

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Signature du pacte de sécurité AUKUS et annulation du contrat de Naval group

Le 15 septembre 2021, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé la création d’un pacte de sécurité, de cyberdéfense, d’intelligence artificielle et technologique intitulé AUKUS.

Cette annonce met fin au contrat que l’Australie avait conclu en 2016 avec la France pour l’achat d’une flotte de 12 sous-marins à propulsion conventionnelle pour un montant de 56 milliards d’euros (6 680 milliards de F CFP).