Les délais de paiement des clients poursuivent leur baisse depuis 2020 tandis que les délais de règlement des fournisseurs progressent légèrement en 2022.
La charge du crédit interentreprises2, mesurée par le solde commercial3, atteint ainsi 8,1 jours de chiffre d’affaires en 2022. Elle s’est allégée pour la troisième année consécutive, soit un repli moyen de 1,5 jour par an.
Le niveau des délais de paiement présente structurellement de fortes disparités entre secteurs, conditionnées par la nature de l’activité et par la typologie de la clientèle. Les secteurs « services aux entreprises », « construction » et « transports et entreposage » (respectivement 13 %, 8 % et 6 % des entreprises polynésiennes étudiées en 2022) présentent les situations les plus dégradées en termes de délais clients, respectivement 70, 67 et 63 jours de chiffre d’affaires en 2022. En revanche, les entreprises du secteur hébergement-restauration affichent le plus bas niveau de créances clients, représentant seulement 6 jours de chiffre d’affaires en 2022.
La taille semble également influencer la capacité d’une entreprise à négocier les délais de paiement avec ses fournisseurs. Les chiffres témoignent d’une position moins favorable pour les TPE, 44,8 jours contre 59,1 jours pour les PME et 52,1 jours pour les ETI, en 2022.
Les retards de paiement sont restés contenus : 24 % des entreprises ont subi un règlement tardif en 2022 et 32 % d’entre elles ont réglé leurs fournisseurs avec du retard. Ces comportements pèsent sur le financement du cycle d’exploitation : en effet, la trésorerie qui aurait été libérée dans l’hypothèse d’un strict respect des dispositions réglementaires, est estimée à 1,8 milliard de F CFP en 2022 (0,7 jour de chiffre d’affaires). Toutefois, cette dernière s’est considérablement réduite depuis 4 années : après 9 milliards de F CFP en 2018, elle avait atteint 6,5 milliards de F CFP en 2021 (3,2 jours de chiffre d’affaires).
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