Usage des moyens de paiement scripturaux
Pour la première fois depuis de nombreuses années, l’usage des moyens de paiement scripturaux sur les trois collectivités françaises du Pacifique diminue de 9,3 % avec 124,0 millions d’opérations réalisées en 2024, contre 136,7 millions de transactions en 2023. Le recul du nombre d’opérations s’accompagne d’une baisse de 2,7 % des montants payés (9 336 milliards de francs Pacifique en 2024 contre 9 598 milliards de francs Pacifique en 2023). La diminution est également prononcée sur les retraits d’espèces aux distributeurs automatiques de billets - DAB (respectivement -10,3 % en volume et -8,0 % en montant), ce mouvement étant cependant beaucoup plus marqué en Nouvelle-Calédonie et dans les îles Wallis-et-Futuna qu’en Polynésie française du fait de l’impact des émeutes de mai 2024 en Nouvelle-Calédonie.
Tous les moyens de paiement scripturaux sont affectés. Néanmoins, l’ampleur de la baisse est limitée pour la carte bancaire et, le prélèvement. Elle est plus marquée pour le virement (-21 % du nombre d’opérations initiées), tandis que les flux en montant se maintiennent. Concernant le chèque, les évolutions antérieures se confirment voire s’accentuent (-23 % en nombre et -25 % en montant). Hors effets de commerce relevés, le chèque reste le moyen de paiement scriptural le moins utilisé dans les collectivités françaises du Pacifique, comme dans l’Hexagone et les départements et collectivités d’outre-mer (DCOM).
Sécurité des moyens de paiement scripturaux
Les établissements financiers installés dans les collectivités françaises du Pacifique enregistrent un montant de fraude sur les opérations de paiement de 648,4 millions F CFP en 2024, soit une hausse de 72,3 % par rapport à 2023 (376,4 millions F CFP). Alors que la fraude sur le prélèvement diminue tant en nombre de cas (-85,1 %) qu’en montant (-90,0 %), elle progresse significativement en montant sur les trois autres principaux moyens de paiement scripturaux, avec un doublement pour le chèque et un accroissement proche des deux tiers pour la carte bancaire et le virement.
La carte bancaire, qui est le moyen de paiement scriptural le plus fraudé (exception faite de 2018 et 2022) concentre, en incluant les fraudes issues d’opérations de retraits aux DAB, un peu plus de la moitié du montant des fraudes supportées. Le virement et le chèque portent chacun autour d’un quart du total des montants fraudés. Alors que le montant des opérations de paiement baisse, l’accroissement des montants fraudés entraine mécaniquement une forte augmentation des taux de fraude. Ainsi le taux de fraude sur la carte bancaire passe de 0,0278 % à 0,0475 % en 2024, le taux de fraude du chèque fait plus que doubler et augmente de 0,0109 % à 0,0280 %. Le taux de fraude sur le virement reste beaucoup plus faible mais double quasiment, de 0,0013 % à 0,0022 %. Dans l’ensemble, ces taux de fraude, sauf pour le virement, restent inférieurs à ceux constatés dans l’Hexagone et les DCOM.
Cependant cette évolution défavorable des montants et des taux de fraude souligne la nécessité que chaque titulaire de moyens de paiement scripturaux demeure vigilant et veille à ne jamais partager des informations personnelles telles que le numéro de carte de paiement, le code confidentiel associé, l’espace de banque en ligne, etc. Aussi l’Institut d’émission d’Outre-Mer entend-t-il poursuivre activement ses campagnes d’information et d’avertissement du public face aux risques de fraude.



