Globalement, le contexte calédonien s’est caractérisé par de fortes incertitudes. Le secteur du nickel a été l’objet de toutes les attentions. Sur fond de baisse continue des cours du nickel sur les marchés internationaux, les actionnaires industriels ont annoncé en fin d’année leur volonté de cesser le financement de leurs usines métallurgiques sur le territoire. L’activité bancaire a également ralenti : une conjoncture économique moins favorable et des taux d’intérêt plus élevés ont entrainé un repli de 18 % de la production totale de crédits par rapport à l’année précédente.
Cependant, certains indicateurs sont tout de même restés bien orientés. Ainsi, l’emploi privé a continué de progresser, bien qu’à un rythme moins soutenu qu’en 2022, pour atteindre un nouveau plus haut historique en 2023. La consommation des ménages s’est à nouveau révélée robuste, même si la dynamique semble s’éroder.
Après deux années de crise sanitaire marquées par des mesures de soutien importantes (sous forme de subventions, de prêts et de garanties), les engagements de l’État sont revenus progressivement en 2022 et 2023 à leur niveau d’avant crise, alors que le déséquilibre des finances publiques calédoniennes continue de s’aggraver.
Le déficit des transactions courantes se réduit modestement
Le compte de transactions courantes calédonien est structurellement déficitaire. Le déficit atteint 53,9 milliards XPF en 2023 (approximativement 5 % du PIB) contre 63,7 milliards XPF en 2022. Cette évolution provient essentiellement de l’amélioration de la balance des services (+34,4 milliards XPF) qui est supérieure à la dégradation de la balance commerciale (-24,4 milliards XPF).
L’année 2023 est marquée par une baisse significative des échanges de biens due à un effet valeur. La balance commerciale, déjà déficitaire, se dégrade nettement (-26,3 %) à - 117 milliards XPF. Les exportations de marchandises (240,8 milliards XPF) sont composées à 95,8 % de minerais et de métal. Elles ont été pénalisées par l’orientation défavorable des cours du nickel sur les marchés internationaux. Les importations de marchandises ont légèrement reculé, notamment en raison du repli des importations de biens énergétiques (-21,0 %) dans un contexte de baisse des prix de l’énergie.
Le déficit de la balance des services diminue pratiquement de moitié (-49 %) pour s’établir à - 34,4 milliards XPF. Ceci s’explique notamment par l’amélioration du solde des transports maritimes (baisse du coût du fret).
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