Au niveau national, la crise du Covid-19 a conduit les chambres d’Outre-mer à coopérer très étroitement pour faire remonter aux ministres et autorités les difficultés rencontrées par les entreprises ultramarines. La CCIMA étant chambre interprofessionnelle, elle a ainsi renforcé ses liens avec les CCI au sein de l’ACCIOM (association des CCI d’Outre-mer), avec les CMA au sein de la COIREMA (Conférence interrégionale des chambres de métiers d’Outre-mer) et entre chambres d’agriculture. Cette démarche a conduit la CCIMA à tirer les leçons de cette crise en lançant des consultations auprès des patentés à Wallis et à Futuna et avec les autres chambres d’Outre- mer. A leur issue, la CCIMA a publié un Livre Blanc le 1erseptembre :propositions pour accélérer la sortie de crise et le développement du secteur privé à Wallis-et-Futuna. Les 43 propositions formulées constituent la feuille de route de la CCIMA ; elles sont organisées en 5 ensembles : adapter le cadre juridique de Wallis et Futuna, favoriser l’emploi des jeunes et la formation professionnelle, créer des outils de financement et de développement des entreprises, exploiter les atouts locaux, prendre en compte les conséquences économiques du Covid. Ces propositions ont été adressées aux décideurs locaux et nationaux, à la FEDOM (fédération des entreprises d’Outre-mer) et aux réseaux de chambres. Elles ont conduit à des échanges avec plusieurs ministères. Ilest à noter que la crise du Covid-19 de 2020 a contraint à annuler la réunion de la COIREMA qui aurait dû se tenir en avril.La candidature de la CCIMA retenue en 2019 prévoyait que les 11 chambres de métiers et d’artisanat d’Outre-mer se retrouveraient à Wallis pour échanger et élaborer des propositions communes pour la défense des artisans d’Outre-mer en présence de représentants gouvernementaux. Ilse serait agi d’une première, qui aurait mis Wallis-et-Futuna au cœur de l’actualité nationale tout en resserrant les liens entre ultramarins. L’année 2020 ne s’est heureusement pas limitée à la gestion de crise, et la CCIMA a pu poursuivre ou lancer des actions de développement économique et de valorisation des savoir- faire de Wallis-et-Futuna. Dans le secteur primaire, la CCIMA a poursuivi le développement du programme GIJ (Groupe Initiative Jeunesse). Face à une agriculture familiale prédominante et peu insérée dans l’économie formelle, et face au déficit d’image de la profession agricole, la CCIMA a lancé en 2018 le projet GIJ afin de fournir des éléments de réponse à plusieurs des problématiques rencontrées sur le territoire : Répondre à la crise des vocations pour l’installation agricole ; Montrer que l’agriculture est une voie de professionnalisation porteuse et rémunératrice ; Augmenter l’approvisionnement du marché local et diminuer les importations ; Répondre à la demande des consommateurs et apporter une diversification des produits. Le projet trouve encore davantage de sens face à une commande publique croissante (restauration collective et loi EGALIM) et, plus récemment, dans le contexte de la crise du Covid-19 qui a mis en évidence la nécessité de sécuriser la production locale pour résister en cas de fermetures de frontières et d’échanges commerciaux réduits à la portion congrue. En 2020, deux ans après le démarrage du projet, les différents « Groupes Initiative Jeunesse » du Territoire ont permis de développer de manière notable la production locale et fournissent aujourd’hui, par les acteurs qu’elle fédère, un terreau favorable à la structuration d’une filière territoriale de produits agricoles. 64