proposent des sculptures en bois ou des costumes traditionnels à base de fibre ou calebasse de coco, cette activité fait appel à un savoir-faire hérité du passé et transmis de génération en génération. Source importante de revenus, l’artisanat traditionnel est pratiqué couramment par des artisans à part entière. Occasionnellement, des employés se livrent à cette activité traditionnelle pour bénéficier d’un revenu supplémentaire ou pour subvenir à la forte demande locale. Cette filière de l’artisanat local est dite « informelle » (aucune formalité n’est prévue pour cette filière) car, à l’inverse des acteurs de l’artisanat de production et dès lors qu’ils se livrent à cette seule activité,les artisans « traditionnels » sont exonérés de la patente suivant la délibération n 03/AT/2003 du 24 janvier 2003 « portant réglementation de la contribution des patentes duo Territoire des îles Wallis-et-Futuna ». Les activités « traditionnelles » font partie intégrante du quotidien des Wallisiens et Futuniens, et sont exacerbées par l’impact important d’une coutume localement très présente et très vivace. Elles peuvent s’illustrer sur ces quelques exemples : Les couronnements de colliers de fleurs ou de coquillages lors des arrivées, des départs, ou lors de cérémonies ou événements marquants ; Les offrandes (nattes, gatu, tapa…) lors des cérémonies coutumières et religieuses ; La tenue vestimentaire traditionnelle féminine.Localement, la femme wallisienne et futunienne varie sa tenue vestimentaire selon les circonstances (offices religieux, coutumiers, professions…) et accorde ainsi beaucoup d’importance à sa toilette et ses essences (à base de fleurs ou de fruits parfumés locaux : le tuitui) aussi bien pour elle que pour sa famille. Selon l’enquête agricole 2014-2015 réalisée par le STSEE, près de la moitié des exploitations recensées cumulent une activité agricole et une activité d’artisanat, aussi bien à Wallis qu’à Futuna. Cette activité apporte un complément de revenu à près de 60 % de ces exploitations. Les produits issus de l’artisanat les plus vendus sont les nattes simples ou colorées (36 %), devant les colliers de coquillages (21 %) et les colliers de tiarés (16 %). Si la plupart des artisans ont une activité irrégulière et vouée à répondre à des besoins ponctuels de revenus, ce secteur offre à quelques travailleurs un emploi permanent. Bien que le secteur soit fortement relié à la coutume ou destiné à l’autoconsommation, quelques artisans cherchent à favoriser la commercialisation de leurs produits.Depuis 1993, les associations de femmes artisanes du Territoire sont regroupées au sein d’une structure associative, appelé Conseil territorial des femmes (CTF). Si ce conseil n'avait pas de bureau en 2016, des élections se sont tenues le 19 avril 2017 et le CTF est désormais de nouveau actif. Ildispose du soutien du service territorial des Affaires culturelles, qui met à sa disposition des locaux pour la confection et la vente d’objets artisanaux. Les artisans essaient d’adapter les produits utilisés à des fins coutumières pour élaborer de nouveaux produits plus facilement commercialisables, comme les objets de décoration d’intérieur et ornementaux, ou des biens à usage personnel (accessoires, bijoux, produits de beauté).L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) finance le secteur de l’artisanat depuis 2009 :les artisans rencontrent en effet des difficultés pour accéder aux prêts bancaires classiques et peuvent obtenir un soutien financier de la part de l’association pour créer ou développer leur projet. En juillet 2020, le Territoire a adopté une stratégie culture et patrimoine pour la période 2020-2030, avec un objectif général(une culture reconnue, partagée, valorisée et plurielle) décliné en quatre objectifs spécifiques : 70