L’agriculture à Wallis-et-Futuna est globalement caractérisée par la coexistence d’une agriculture familiale vivrière, ciment culturel et économique de la population,et d’une agriculture professionnelle émergente et encore fragile. D’après l’Enquête Budget des Familles (EBF 2019-2020),la commercialisation des produits issue du secteur primaire est très rare :elle ne concerne que 2 % des ménages. Le montant des ventes est estimé à 70 millions de F CFP, dont 30 millions pour les ventes d’ignames à Wallis, où l’offrande d’ignames achetées est perçue comme relativement prestigieuse. L’orientation davantage agricole de Futuna se confirme sur les productions de fruits où 44 % des ménages déclarent cultiver des fruits. L’agriculture professionnelle concerne un nombre restreint d’acteurs économiques sur l’archipel,se limitant au maraîchage, à quelques élevages porcins et à l’élevage de poules pondeuses. La grande majorité des exploitations sont de petite taille et essentiellement familiales. Bien que peu professionnalisée, l’agriculture peut être génératrice de revenus. La production totale est donc vraisemblablement beaucoup plus importante que celle recensée par les statistiques. Par ailleurs, l’agriculture familiale, dite vivrière, a un rôle de réduction des inégalités de revenus sur le Territoire. Elle représente une des activités principales de subsistance pour les habitants du Territoire et permet un accès à un socle alimentaire non- exposé aux aléas financiers. On dénombre en effet plus de 2 000 exploitations, qui emploient plus de 9 400 personnes. Les exploitations agricoles représentent près de 70% des résidences principales des Wallisiens et Futuniens.11 A Wallis, un ménage sur cinq déclare au moins un actif dans le secteur primaire ; c’est le cas de plus d’un ménage sur trois à Futuna. 81 % des ménages à Futuna et 60 % des ménages à Wallis déclarent avoir des parcelles cultivées. Près de 88 % des ménages futuniens déclarent produire, tandis qu’à Wallis, moins d’un ménage entretenant des parcelles sur deux a déclaré avoir récolté des tubercules. Ce chiffre traduit une possible érosion de la pratique d’une petite agriculture familiale. 2. Les faits marquants La crise sanitaire et les mouvements sociaux en fin d’année ont ralentifortement les activités dans tous les secteurs. Ainsi le blocage aérien, le ralentissement des transports maritimes ainsi que l'augmentation des coûts qui en découle et l’arrêt des recrutements sont les causes de la non-réalisation de certaines actions notamment au niveau de la sensibilisation. Dans le cadre du programme PROTEGE, un réseau de fermes de démonstration constitué de producteurs volontaires a été lancé en février 2021 dans l’optique de soutenir l’intensification écologique. L’objectif est d’accompagner l’ensemble des systèmes agricoles vers l’agroécologie pour une plus grande autonomie vis-à-vis des intrants importés, une plus grande biodiversité cultivée et fonctionnelle, et enfin une plus grande résilience face au changement climatique. Les fermes sont réparties sur l’ensemble du Territoire (5 à Wallis et 2 à Futuna) et abordent une diversité de principes liés à l’agroécologie :gestion de la fertilité des sols, augmentation de la biodiversité dans l’espace, élaboration de méthodes de gestion des 11Recensement Général Agricole à Wallis et Futuna, 2014 62