FAIRE FACE À LA CRISE SANITAIRE Malgré l’introduction de la Covid-19 dès le 10 mars 2020, une situation sanitaire maîtrisée laisse quelques mois au système de santé pour se préparer à faire face à une vague épidémique. Début juillet, il semble alors plus à même de limiter la propagation de la maladie et de proposer une meilleure prise en charge des personnes infectées. Ainsi, l’Institut Louis Malardé, principal laboratoire public, est en capacité de tester rapidement les cas suspects et contacts et le CHPF a augmenté sa capacité d’accueil en « filière Covid-19 » à 200 personnes. Ce dernier compte 40 lits de réanimation fonctionnels auxquels peuvent être ajoutés 20 lits supplémentaires, contre une capacité habituelle de 18 lits au total.À ce titre, une subvention de 566 millions a été octroyée directement au CHPF pour lui permettre de faire face aux dépenses directement liées à la crise (achats de matériels, recrutement de personnel temporaire...). À celle-ci s’ajoute une dépense de fonctionnement de 1,4 milliard dédiée à la veille et à la sécurité sanitaire (masques, dépistages, hébergements des personnes confinées...). Malgré les mesures de dépistage et de protection sanitaire, la Polynésie française connaît une flambée épidémique au quatrième trimestre (avec un taux d’incidence atteignant 1 000 pour 100 000 habitants à fin octobre aux Iles du Vent) qui éprouve cette organisation. Malgré un bilan provisoire qui s’établit, au 31 décembre 2020, à 16 900 cas confirmés de Covid-19 et 114 décès, il apparaît que les mesures prises ont permis d’éviter une rupture de l’offre de soins durant cette période. La politique de santé a été redéfinie en 2016 dans le cadre du Plan stratégique de santé 2016-2025. Les priorités affichées visent l’amélioration de la gouvernance du système sanitaire et médico-social, la qualité du système de santé, la couverture des besoins sanitaires et sociaux et la prévention. Ce plan est décliné dans le Schéma d’organisation sanitaire de la Polynésie française (SOS) pour la période 2016-2021. Répondant à cette réorganisation, l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (ARSS), créée en 2017, a pour objectif de rationaliser la gouvernance du système de santé. De concert avec ce nouvel acteur, les services du Pays cherchent à encadrer et adapter l’offre de soins aux spécificités du territoire afin de garantirl’égalité des citoyens dans leurs suivis pathologiques. La création d’une unité d’hémodialyse à l’hôpital de Taravao (Sud-Est de Tahiti) en juillet 2019, constitue un nouveau jalon de cette politique de décentralisation des services médicaux. Au-delà de la création de nouvelles structures, cette stratégie s’appuie également sur les moyens et le personnel déjà en place. À ce titre, certains actes de soins ont été délégués, selon la situation, à des sages-femmes ou à des infirmiers, au-delà de leurs prérogatives habituelles traditionnelles. Pour compléter ce service quotidien, des permanences ponctuelles de médecins sont régulièrement assurées et la télémédecine est encouragée par l’achat de matériel dans certains centres de soins. Enfin, dans une logique d’amélioration du suivi des patients, le choix d’un médecin traitant est obligatoire pour tous les assurés depuis janvier 2020. Ildevient dès lors le seul dont les consultations ouvrent droit au remboursement maximal par la CPS et il coordonne le « parcours de soin » des patients en les orientant au besoin vers des confrères spécialistes. 116