3. La culture de crevettes, poissons et mollusques Hors perliculture, l’aquaculture demeure marginale en Polynésie française. Elle concerne principalement la crevetticulture et la pisciculture. Écoresponsables, ces filières ne font pas usage de produits chimiques ou médicamenteux durant tout le processus de production. 3.1 LA CREVETTICULTURE En Polynésie française, les recherches sur l’aquaculture des crevettes ont débuté dans les années 1970 au Centre Océanologique du Pacifique (COP) de Vairao. Depuis 2003, la production s’est concentrée sur l’espèce Litopenaeus stylirostris ou crevette bleue, particulièrement adaptée aux conditions locales. En 2020, les cinq fermes (trois en bassin, deux en cages lagonaires) situées à Tahiti, Bora Bora et Taha’a, ont produit au total 151 tonnes (+8 % sur un an), un volume en hausse continue depuis 2010 (+15 % par an en moyenne). Le chiffre d’affaires de la filière s’élève à 320 millions de F CFP en 2020. Production et importations de crevettes (en tonnes) Variations Variations moyennes sur 2016 2017 2018 2019 2020 2020/2019 5 ans Production locale (élevage) 103 121 138 140 151 +7,8 % +10,2 % Importations 298 332 249 300 159 -47,0 % -14,5 % Source : Direction des ressources marines Pour couvrir les besoins du marché local, la production est complétée par des importations : elles s’élèvent à 159 tonnes en 2020, composées de crevettes préparées (81 %) ou congelées (19 %). Celles de crevettes fraîches sont très limitées, en raison des restrictions à l’importation de crustacés1 pour protéger la crevette polynésienne de tout risque de contamination virale. 3.2 LA PISCICULTURE ET LA CULTURE DE MOLLUSQUES La pisciculture est apparue dans les années 1980, suite aux recherches de l’IFREMER sur l’élevage de poissons comestibles. Celle du2 paraha peue (platax) s’est développée à partir de 2011. Depuis son point haut en 2017 (24 tonnes), la production est en repli, 10,4 tonnes en 2020 après 13,1 tonnes en 2019 (-20 %), impactée par une maladie bactérienne qui décime les3 alevins. Il existe par ailleurs une activité d’élevage de bénitiers située sur l’atoll de Reao (Tuamotu- Est). Cultivés pour leurs couleurs, ces bénitiers issus du collectage des post-larves dans les lagons sont destinés à l’aquariophilie. La production s’est élevée à 22 300 pièces en 2020 (42 millions de F CFP en valeur). Elle a été en totalité exportée, aux côtés des bénitiers dits « sauvages » (issus de la pêche), principalement à destination des États-Unis (près de 60 %), de France (un quart), d’Allemagne et des Pays-Bas. 1Arrêtés du conseil des ministres de mars 2010, juillet 2015 et septembre 2017. 2 L’élevage du loup tropicaldepuis 1988 et d’autres espèces (sunfish, moi) depuis 1998 s’est arrêté en 2007 et 2008. 3 La bactérie Tenacibaculum, qui touche plusieurs espèces de poissons d’élevage au niveau mondial. 73