Ainsi, offrant à eux deux 87 % des débouchés, les marchés hongkongais et japonais réduisent la valeur de leurs importations de perles brutes de respectivement 64,4 % et 34,6 %. À l’inverse, profitant de prix bas et ne pouvant plus s’alimenter auprès des grossistes asiatiques, les acheteurs français et américains augmentent significativement leurs achats. Exportations de produits perliers* 2017 2018 2019 2020 Variations 2020/2019 Volume (en kg) 15 565 12 920 10 646 9 158 -14,0% dont perles brutes** 14 759 12 480 10 098 8 861 -12,2% Valeur (en millions de F CFP) 8 348 7 655 5 026 2 458 -51,1% dont perles brutes** 8 117 7 463 4 870 2 390 -50,9% Prix moyen des perles brutes (en F CFP/g) 550 598 482 270 -44,1% * Perles de culture brutes et travaillées, biwas, mabes, keshis, ouvrages en perles Source : ISPF ** Hors biwas, keshi, mabe Un important besoin de liquidités et la suspension du Droit spécifique de la perle à l’export (DSPE) dès le mois de mars, ont poussé les acteurs à vendre d’importants volumes. Concentrées à 84 % sur les quatre derniers mois de l’année, les exportations en 2020 enregistrent ainsi une baisse en volume limitée au regard de la situation (-14,0 %). Ce choc d’offre provoque une contraction des prix de 44,1 % sur l’année qui conduit à une baisse de 51,1 % de la valeur générée. Elle s’établit à 2,5 milliards de F CFP pour 2020. Quelles perspectives ? Selon une enquête menée par le CEROM en décembre 2020, les trois quarts des entreprises de la filière perlicole estiment avoir perdu plus de la moitié de leur chiffre d’affaires annuel .1Grâce à plusieurs mécanismes de soutien de l’emploi et de la trésorerie, les autorités publiques ont modéré l’impact direct de la crise de la Covid-19. Cet accompagnement devrait être poursuivi dans le cadre du plan de relance qui prévoit de consacrer 860 millions de F CFP au cours des trois prochaines années au programme « Une perliculture de qualité ». Il est notamment question d’installer une filière de gestion des déchets du secteur et de soutenir les ventes tant localement que sur les marchés étrangers. Après avoir entamé des réformes importantes en 2017, la crise économique est venue bouleverser les prévisions et a incité les acteurs à trouver des solutions rapides et durables. La surproduction et la survente ont conduit les acteurs eux-mêmes à réagir et à demander par le biais du Conseil de la perliculture, le rétablissement anticipé du DSPE afin d’encourager la mise sur le marché des seuls produits de qualité. Cette situation a également ramené au centre du débat différentes initiatives visant à valoriser les productions à forte valeur ajoutée (labellisation, transformation locale...). 1CEROM, Impact de la Covid-19 : 3e enquête - CEROM (cerom-outremer.fr)décembre 2020. 69