La gestion de la ressource est du ressort des communes, qui ont jusqu’au 31 décembre 2024pour offrir de l’eau potable et un réseau d’assainissement à tous leurs1 administrés. Mais les financements à ces investissements structurants sont multicanaux : le Pays, l’État et l’Union européenne, via le Fonds européen de développement (FED). Malgré les travaux entrepris, la couverture de la population est incomplète. Selon le dernier recensement, il reste encore 81 % de logements non reliés à un réseau collectif de traitement des eaux usées en 2017 et 11 % sans eau courante, proportion qui atteint 84 % aux Tuamotu Gambier, archipel caractérisé par sa pauvreté hydrographique. Quant à l’eau potable, le Centre d’hygiène et de salubrité publique (CHSP), qui intervient pour surveiller la qualité des eaux, observe qu’un tiers de la population du pays ne dispose pas d’eau potable. Ces inégalités se retrouvent dans les niveaux de consommation, de 250 à 350 litres d’eau potable par jour et par personne dans les communes où la facturation individuelle est en vigueur, mais moins de 150 litres dans les atolls. 2.1 LA DISTRIBUTION D’EAU POTABLE D’après le dernier rapport du CHSP, seules quelques communes de la zone urbaine de Tahiti et des îles les plus touristiques distribuent de l’eau potable en 2020.2 Conformément aux préconisations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Polynésie française promeut la mise en place de plans de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau. Ce programme, coordonné par la Communauté du Pacifique,permet d’accompagner les collectivités compétentes vers la distribution d’une eau potable répondant aux standards internationaux. Avec les financements offerts par le Programme régional océanien des Territoires pour la Gestion durable des Écosystèmes (PROTEGE) de l’Union européenne et le soutien logistique du CHSP et de la Direction de l’environnement, quelques communes ont pu établir leur propre PSSE.3 2.2 L’ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES Alors que le traitement collectif avance lentement, les installations individuelles, souvent inefficaces et mal contrôlées, contribuent amplement à la pollution des eaux et des sols. Toutefois, quelques communes, surtout celles à vocation touristique, ont entrepris de mettre en place des réseaux publics de traitement des eaux usées. À Bora Bora, où le projet a été lancé dans les années 1990, 90 % des foyers sont reliés à l’une des deux stations d’épuration de l’île. Les travaux ont par la suite été engagés dans la zone urbaine de Tahiti où les communes de Punaauia et de Papeete atteignent des taux de raccordement à une station d’assainissement respectivement de 38 % et 47 %. 1Code général des collectivités territoriales, art. L2573-27, modifié par la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 – art. 92. 2 En 2018, selon le Centre d’Hygiène et de Salubrité Publique, l’eau distribuée à Tahiti dans les communes de Arue, Faaa, Mahina, Papara, Papeete, Pirae et Punaauia et à Bora Bora, Raiatea (Tumaraa, Uturoa) et Tahaa dans les îles Sous-le- Vent, répond aux exigences internationales de potabilité. 3 Il s’agit de Bora-Bora, Papeete et Pirae ont établi leurs PSSE. Hao, Paea, Mahina, Tumaraa envisagent d’en faire un. 82