La pêche côtière satisfait aux besoins du marché intérieur, soit par approvisionnement des distributeurs (commerces alimentaires et restaurants), soit par autoconsommation. En termes de logistique, elle bénéficie du programme d’ancrage de dispositifs de concentration de poissons, géré par la Direction des ressources marines, et qui comporte 99 unités actives réparties sur le territoire à fin 2020.1 Essentiellement autoconsommée, la pêche lagonairerépond aux besoins alimentaires d’une part importante de la population. Elle est estimée à 4 300 tonnes annuelles, répartie entre poissons de lagon (80 %), petits pélagiques (15 %) et fruits de mer tels que bénitiers, crabes ou langoustes (5 %). Une production fortement affectée par la crise de la Covid-19 Production de la pêche (en tonnes) Variations 2016 2017 2018 2019 2020 2020/2019 Production totale 8 351 7 980 8 703 8 892 7 865 -11,6 % Pêche hauturière 5 638 5 279 6 342 6 600 5 696 -13,7 % Pêche côtière 2 713 2 701 2 361 2 292 2 169 -5,4 % Source : Direction des ressources marines Le volume total de la pêche hauturière et côtière représentant environ 7 900 tonnes en 2020, s’est inscrit en baisse de près de 12 % sur un an, pénalisé par les difficultés à trouver des débouchés dans le contexte de crise de la Covid-19. D’une part, la suspension des vols a causé un coup d’arrêt aux exportations. Enfin, la demande intérieure s’est fortement réduite, du fait du confinement, des mesures sanitaires et de la perte d’activité dans l’hôtellerie-restauration et la restauration collective. L’élargissement de la catégorie des PPN aux produits de la pêche a favorisé l’écoulement2 de la production de certaines espèces (principalement celles à moindre valeur ajoutée) sur le marché local résiduel, mais au prix d’une restriction des marges pour les producteurs. Les États-Unis, premiers clients des exportations de la pêche polynésienne Les exportations de produits de la pêche, principalement des poissons entiers frais (81 %), des filets congelés (11 %) et des mollusques (5 %), ont connu une chute de 53 % en 2020, 854 millions de F CFP contre 1,5 milliard de F CFP en 2019, impactées par la suspension des vols. Les États-Unis en restent les premiers clients, 83 % du total pour près de 700 millions de F CFP. Ils ont acheté 99 % des exportations polynésiennes de poissons entiers frais (soit 659 millions de F CFP) et la moitié de celles de mollusques (soit 22 millions), essentiellement des bénitiers.3 1 Les DCPsont constitués de bouées immergées au-delà de la bande côtière. Leur partie inférieure, colonisée par des algues, est à l’origine de l’apparition d’un écosystème autour duquel il est possible de venir pêcher régulièrement. 2Produits de première nécessité. Voir Chapitre I, Section 2.5. Les prix. 3Bénitiers vivants, provenant pour partie de la pêche et pour partie de l’élevage (voir section 2.2). 71