3. L’emploi et le chômage UNE DYNAMIQUE DU MARCHÉ DU TRAVAIL INTERROMPUE En hausse moyenne annuelle de 2,6 % entre 2015 et 2019, l’indice de l’emploisalarié du secteur marchand se retourne en 2020 avec un recul de 5,3 %, suite à la survenue de la crise de la Covid-19. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrit au Service de l’emploi et de l’insertion professionnelle (SEFI) progresse de seulement 0,8 %, les pouvoirs publics ayant déployé différents dispositifs pour éviter les suppressions d’emplois. De l’étude sur l’emploi réalisée en 2019 par l’ISPF, il ressort que le taux de chômage au1 sens du Bureau international du travail (BIT) atteint 12,8 % en Polynésie française en 2019, en2 baisse de 1,7 point par rapport à l’année précédente (14,5 % en 2018).Son niveau est supérieur à celui de l’Hexagone (8,2 % en 2019) ou de la Nouvelle-Calédonie (11,0 %), mais plus faible que dans d’autres collectivités d’outre-mer (plus de 20 % à La Réunion, en Guyane et en Guadeloupe). Le taux d’emploi polynésien, en revanche, reste stable (52,0 %), bien plus faible que dans l’Hexagone (66,1 %) ou en Nouvelle-Calédonie (58,0 %), alors que le taux d’activité recule légèrement, de 60,6 % en 2018 à 59,6 % un an plus tard. Ainsi, le nombre de chômeurs au sens du BIT recule, 14 000 en 2019 contre 16 200 en 2018. Il en va de même pour le halo3 quipasse à 20 800 contre 23 200 en 2018. Par conséquent, le nombre d’inactifs ne souhaitant pas travaillers’accroît significativement (+4 400), représentant 29 % de la population des 15-64 ans (27 % en 2018). Quant au sous-emploi, il touche 9 200 personnes, soit un travailleur sur dix en 2019. Ces temps partiels non désirés affectent plus souvent les femmes (12 % contre 8 % pour les hommes) et les jeunes (25 % des moins de 25 ans). Marché du travail : la porte étroite L’âge est un discriminant important : 27,4 % des 15-29 ans sont au chômage en 2019 et leur taux d’emploi n’est que de 33,7 %. Le genre l’est également : les femmes ont un taux d’activité plus faible que les hommes, 53,8 % contre 65,3 %, et un taux de chômage bien plus élevé (16,0 % contre 10,1 %). Accaparées par les contingences familiales (enfants, personnes dépendantes à charge), elles se trouvent aussi plus souvent dans le halo du chômage. Le niveau d’études conditionne l’insertion sur le marché du travail.80 % des diplômés de l’enseignement supérieur ont un emploi, près de 60 % des titulaires d’un baccalauréat, d’un CAP ou d’un BEP, mais seulement 44 % des non diplômés. 1ISPF, Points Études et Bilans de la Polynésie française n.1246, mars 2021 (dernières données disponibles). 2Le BIT définit les chômeurs comme des personnes sans emploi qui en recherchent un activement et qui sont disponibles immédiatement. 3Selon l’INSEE, le halo du chômage englobe les inactifs « n'étant pas au chômage au sens du Bureau international du travail, mais étant dans une situation qui s'en approche. » 33