2. La pêche DES EXPORTATIONS DIVISÉES PAR DEUX EN 2020 La Polynésie française possède un important potentiel de pêche grâce à sa zone exclusive économique de 5,5 millions de km2. Elle y pratique la pêche industrielle (hauturière), tournée partiellement vers l’export, et la pêche traditionnelle, côtière ou lagonaire. Impactée par la crise de la Covid-19, la production de la pêche polynésienne a diminué de 12 % sur un an, pour s’établir à 7 865 tonnes en 2020. La pêche hauturière, tournée vers l’export, a particulièrement souffert de la suspension des vols sur une bonne partie de l’année. La demande interne a également été affectée, en raison des mesures sanitaires imposées (confinement de la population, mise en sommeil de l’hôtellerie- restauration). Du côté de l’aquaculture, la production de crevettes a poursuivi sa hausse en 2020 (+8 % sur un an, à 151 tonnes), tandis que celle de poisson d’élevage s’est établie à 10 tonnes (13 tonnes en 2019). Différents types de pêche : hauturière, côtière et lagonaire Composée d’une flottille de 72 thoniers palangriers en 2020, la pêche hauturière assure une production de 6 000 tonnes annuelles en moyenne (5 700 tonnes en 2020). Il s’agit essentiellement de pêche réfrigérée (97 %) ; la production congelée est marginale, dans la mesure où les pêcheurs sont peu enclins à s’embarquer pour des campagnes de plusieurs mois. En reconnaissance de bonnes pratiques (environnementales, gestion de la ressource), la pêche polynésienne de thon germon et albacore à la palangre bénéficie depuis juin 2018, pour une durée de cinq ans, de la certification MSC Pêche Durable.1 Le thon est la principale espèce capturée (83 % des prises en 2020), essentiellement le thon germon (la moitié du total), le thon jaune (20 %) et le thon obèse (15 %). Les autres prises concernent le marlin (6 %), le thazard, l’espadon, le saumon des dieux et le mahi-mahi.2 En 2020, l’ensemble des poissons débarqués dans l’enceinte du marché d’intérêt public (MIT), au port de pêche de Papeete, ont été vendus directement aux mareyeurs (pas de vente à la criée). Les exportations ont représenté 20 % de la production, le reste (4 700 tonnes) ayant été absorbé par le marché local. Réunissant 354 navires en 2020, dont 324 poti marara3et 30 bonitiers, la pêche côtière a fourni en 2020 près de 2 200 tonnes de poissons. Les principales espèces pêchées sont le thon (la moitié du tonnage total en 2020), la bonite (16 %), le marlin (13 %) et le mahi-mahi (10 %). 1Organisation internationale à but non lucratif créée en 1997, le Marine Stewardship Council œuvre à la préservation des écosystèmes marins. 2 Dauradecoryphène. 3Construits à l’origine pour la pêche des marara (poissons volants), les poti marara sont des bateaux à moteur d’une longueur de 5 à 8 mètres, adaptés à la pêche des poissons rapides de surface en haute mer. 70