Section 1 Aperçu général Le système bancaire polynésien se compose de trois banques généralistes et de trois sociétés de financement. Il est complété par la SAS Fare Rata, filiale de l’Office des postes et télécommunications (OPT). Des établissements financiers non installés localement interviennent également régulièrement depuis l’Hexagone, essentiellement en faveur des collectivités locales et des particuliers (CASDEN, AFD, CAFFIL, BEI, SOGEFOM, Inter Invest, CDC). Enfin, l’offre de financement comprend d’autres acteurs non bancaires : la SOFIDEP (prêts participatifs et produits de capital investissement), l’ADIE (micro-crédits) et l’association Initiative PF (prêts d’honneur). En 2020, le réseau bancaire polynésien perd un guichet aux îles Sous-le-Vent portant le nombre total d’agences à 136. Le parc de distributeurs de billets et guichets automatiques (DAB- GAB) diminue de deux unités, maintenant la densité en automates bancaires à un niveau inférieur à celle de l’Hexagone et de la Nouvelle-Calédonie. En matière de bancarisation, les Polynésiens possèdent en moyenne 0,8 compte à vue, moins que leurs homologues hexagonaux et calédoniens qui en détiennent 1,2. Ils se révèlent également moins équipés en cartes bancaires (0,85 carte contre 1,2 pour l’Hexagone). L’usage de ces dernières s’avère plus fréquent à la faveur de la généralisation des paiements sans contact, et ce, au détriment des chèques qui sont de moins en moins acceptés par les commerçants. En pleine crise de la Covid-19, les banques polynésiennes ont joué un rôle essentiel dans le soutien de l’économie en distribuant massivement les prêts garantis par l’État (PGE) aux entreprises. Elles connaissent ainsi un accroissement de 14 % sur un an de leur encours sain de crédits. En parallèle, la collecte des dépôts s’est aussi intensifiée (+15,7 %), surtout auprès des entreprises et des ménages qui, dans un environnement incertain, ont privilégié les dépôts à vue pour leur caractère liquide. En conséquence, la capacité de financement des banques locales se renforce de 35 % sur un an. Les excédents de trésorerie sont prioritairement placés hors du territoire, notamment sur la place calédonienne, en déficit chronique de liquidité, avant d’être déposés dans les livres de l’IEOM. Sur le plan des performances, le produit net bancaire des établissements de crédit locaux accuse un repli de 3 %, principalement entraîné par la baisse du solde des opérations de change et des dividendes prélevés, et, dans une moindre mesure, par celle récurrente du solde des opérations avec la clientèle. Néanmoins, le résultat brut d’exploitation parvient à s’améliorer sous l’effet de la contraction des frais de structure. De son côté, le coût du risque augmente de manière substantielle, tiré par d’importantes provisions destinées à anticiper la dégradation future du portefeuille de créances en raison de la crise. Ainsi, le résultat net chute de 37 % sur un an pour s’approcher de l’équilibre. Les différentes mesures d’aides instaurées par les pouvoirs publics pour préserver l’emploi et la trésorerie des entreprises ont permis de contenir le risque de contrepartie :le taux de créances douteuses recule de 0,5 point en rythme annuel pour s’établir à 4,2 %. 124